Comment faire en sorte que la mondialisation profite enfin à l’Afrique ? 

Image parPIRO4D de Pixabay

Pour rendre la mondialisation plus inclusive, il faudra des politiques qui s’attaquent aux inégalités au sein des économies avancées et stimulent la convergence des niveaux de vie entre l’Afrique et les pays à revenu élevé. Les décideurs politiques africains, avec l’appui de partenaires extérieurs, peuvent jouer leur rôle en accélérant l’intégration régionale, en comblant les lacunes en matière de compétences professionnelles et d’infrastructures numériques, et en créant un mécanisme pour posséder et réglementer les données numériques africaines.

Depuis que la première révolution industrielle a entraîné un essor du commerce international, l’Afrique est restée largement en marge de l’économie mondiale. Plus récemment, l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans les années 90 a ouvert la voie à une nouvelle vague de mondialisation, caractérisée par l’émergence de chaînes de valeur mondiales complexes (CVM). Ces chaînes mondiales de valeur ont contribué à la “grande convergence” des dernières décennies en stimulant la production industrielle dans des pays comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie, la Pologne, la Corée du Sud, Taiwan et Singapour, ce qui leur a permis de réduire l’écart avec les économies avancées. Pourtant, les pays africains sont restés exclus de ce processus. La part du continent dans le commerce mondial de marchandises a stagné aux alentours de 3%, tout comme sa part dans la production manufacturière mondiale.

Pour inverser cette tendance et permettre à l’Afrique de bénéficier davantage de la mondialisation, les décideurs de la région devraient accélérer leurs efforts dans 3 domaines.

Premièrement, les gouvernements devraient promouvoir une intégration régionale plus poussée afin de rendre l’Afrique plus forte sur le plan économique et plus efficace pour faire progresser son programme au niveau international. Les progrès réalisés jusqu’à présent sont très encourageants. L’Accord de libre-échange continental africain a récemment obtenu le minimum de 22 ratifications nécessaires pour entrer en vigueur, créant ainsi un marché unique africain des biens et services.

Deuxièmement, l’Afrique devrait améliorer son infrastructure numérique et ses compétences liées à la technologie pour éviter d’être davantage marginalisée. Actuellement, le coût de l’accès à l’Internet en Afrique est le plus élevé au monde, et la pénétration de l’Internet n’est que de 37 %, bien en dessous de la moyenne mondiale de 57 %. Les programmes d’éducation et de formation devraient donc se concentrer davantage sur le développement de savoir-faire numérique, ainsi que sur les compétences non techniques comme la pensée critique et les capacités cognitives et socio-comportementales.

Troisièmement, l’Afrique devrait créer un système de propriété et de réglementation de ses données numériques. Dans l’économie numérique, la propriété des données sera essentielle, comme en témoigne la ruée des entreprises technologiques mondiales telles que Facebook, Google et Tencent pour les contrôler.

La suite ici (Ngozi Okonjo-Iweala)

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