Quand les technologies NBIC vont trop vite pour s’y adapter

Dans les années 1920, le sociologue William Ogburn a élaboré une théorie selon laquelle les traits sociaux et cognitifs rendent les gens plus lents à s’adapter aux technologies émergentes, ce qui ralentit leurs bénéfices. En 1930, John Maynard Keynes, le grand économiste, a écrit que les progrès technologiques étaient “en train de se dérouler plus rapidement que notre capacité d’absorption”. Les early adopters actuels prétendent souvent qu’en adoptant très rapidement de nouvelles technologies, ils s’y adaptent. Or, pas toujours. Le problème de la désinformation sur Facebook illustre clairement qu’adoption ne rime pas avec adaptation. Si des centaines de millions d’utilisateurs Facebook s’y connectent quotidiennement, décoder la qualité de l’information reste difficile sinon impossible faute de l’établissement de normes adaptées.

The mobile phone revolution at first gave new life to disembodied chatting. Yet today, many prefer texting. The telephone mainly provides a Web connection. Once more, as a century ago, human conversation occurs best face to face. If we are condemned to lag behind technological shifts, can we do anything to more quickly close the gap ?

De même, l’éducation en ligne a la vertu de considérablement les coûts et d’élargir l’accès aux meilleurs enseignants. Pourtant, les premiers à vouloir en bénéficier ont vite été confrontés à un paradoxe : ils atteingent rapidement un niveau de connaissances à partir duquel il est préférable qu’ils reçoivent une instruction “classique”. Les effets pernicieux du temps à s’adapter à une technologie persistent plus longtemps que prévu. Le risque pourrait s’aggraver, en partie parce que l’adoption de nouveaux outils numériques s’accélère. Longtemps, les taux d’adoption ont été plus lents, ce qui a permis de relever les défis sociaux et cognitif. Le téléphone constitue un exemple classique.

Lorsque Bell a breveté la téléphonie en 1876, le principal avantage d’abord perçu fut vis-à-vis des technologies de télégraphie. Le téléphone permettait d’envoyer des messages codés plus facilement et à plus bas coût que Western Union. Beaucoup d’années se sont écoulées avant que le téléphone ne soit réellement adopté. En 1940, à peine un ménage sur trois posséedait un téléphone. Vous connaissez la suite.

La prochaine vague technologique des NBIC interroge, de façon inédite, notre capacité à adopter ET à s’adapter aux technologies. Comment réduire l’écart entre ces changements prévisibles et les séismes sociaux voir cognitifs qu’ils pourraient engendrer ? Comment accompagner ces changements plutôt que les subir ? Ce sont ces immenses défis auxquels sont confrontés notre classe politique, mais aussi pour lesquels chaque citoyen doit s’informer et s’engager.

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Fondateur paris-singularity.fr👁️‍🗨️Entrepreneur social trackant les deep techs

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