Au World Economic Forum de cette année, Marc Bénioff, fondateur et CEO de SalesForce, a plaidé en faveur de la création d’un ministère du futur dans chaque pays. Il a notamment déclaré « En tant que société, nous entrons en terre inconnue, dans un nouveau monde au sein duquel les gouvernements, les chefs d’entreprises, la communauté scientifique et les citoyens devront travailler ensemble pour définir le cadre indispensable afin de maximiser les bénéfices et de minimiser les dangers des technologies sur les humains ».
Pour s’y préparer la Suède a déjà créé un ministère des questions futures, une stratégie et un mode de coopération. Votre mission si vous l’acceptez : adopter une vision très long terme et définir la place de la nation scandinave dans ce futur. La Corée du Sud et son ministère de la science ont adopté une démarche similaire. Beaucoup d’autres pays en fait. En conservant la structure politique et la gouvernance actuelle nous ne préparons que l’avenir immédiat, pas le long terme. Or le passé, le présent et le futur sont liés par la technologie, ses progrès et ses impacts sur notre société.
Cette vague technologique sera différente des précédentes. Les devices sont de moins en moins chers alors que leur puissance croît exponentiellement. Internet pour tous est probable avant 10 ans. Si beaucoup de technologies semblent expérimentales aujourd’hui, leur accès va se démocratiser ce qui provoquera leur adoption en masse. Nous allons alors vivre l’aplanification du savoir et du monde.
Pour étudier et cadrer la tectonique sociétale sous-jacente, chaque gouvernement doit missionner un ministère du futur ou une entité du futur avec 3 grands objectifs :
- Identifier les menaces et opportunités induites par les nouvelles technologies pour en déduire des stratégies
- Identifier les changements sociaux qui émergeront du fait de ces nouvelles technologies pour en tirer des stratégies
- Construire l’écosystème d’innovation correspondant
Une telle initiative implique d’adopter une approche multi-dipliscinaire (technologie, droit, économie…) et la mobilisation de responsables. Elle doit aussi créer un pont entre des ministères qui ont l’habitude de travailler en silos.
Le monde est sur le point de vivre sa 4e révolution « industrielle ». Et nous n’y sommes par prêts.