L. Bardon . – Le suivi régulier de la santé mentale et émotionnelle des membres d’un équipage dans l’espace ne constitue pas un problème pour la NASA aujourd’hui. Pour l’instant… Les astronautes à bord de l’ISS parlent régulièrement à des psychiatres au sol. De plus, La NASA veille à ce que des médecins soient facilement disponibles pour traiter tout signe de détresse grave. Mais une grande partie de ce système ne tiendra plus dans les conditions inhérentes à un voyage et un séjour plus ou moins prolongé sur Mars. La NASA expérimente donc de plusieurs types d’assistants numériques tel que CIMON (Crew Interactive Mobile Companion), un robot émotionnel d’IBM, qui va accompagner l’équipage de l’ISS pendant 3 ans. Pour l’instant, les résultats sont mitigés. Cela me rappelle le projet SimSensei financé par la DARPA que j’ai découvert il y a 5 ans. Des chercheurs travaillaient sur la mise au point d’une nouvelle génération d’intelligence artificielle : des agents virtuels disposant d’un niveau élevé d’intelligence émotionnelle artificielle dont Ellie était le fer de lance. Ellie est 1 thérapeute virtuelle, qui, obtient dans certaines études de meilleurs résultats que ses collègues humains. Ellie utilise langage naturel et l’écoute active. Ellie est équipée d’yeux et d’oreilles via une webcam, Microsoft Kinect et un micro pour suivre l’expression du visage, la pose de la tête, le geste et la posture du corps.
Imaginez que vous devez communiquer avec des personnes qui se trouvent à au moins 40 millions de kilomètres et qui se déplacent constamment par rapport à vous. C’est ce à quoi nous devrons faire face si nous envisageons d’envoyer des humains sur Mars. Pour communiquer avec les missions actuelles, comme le rover Persévérance sur Mars ou les missions Voyager qui se dirigent vers l’espace interstellaire, la NASA dispose d’un réseau d’antennes construit tout autour de la planète, appelé Deep Space Network, ou DSN. Le DSN est utilisé pour les missions de la NASA, mais il existe d’autres réseaux mondiaux déployés par différentes agences spatiales telles que l’Agence spatiale européenne (ESA). De manière remarquablement avant-gardiste, tous ces réseaux suivent les mêmes normes internationales pour leurs communications, de sorte que les agences spatiales peuvent utiliser les réseaux des autres si le besoin s’en fait sentir.
Mais comment envoyer des transmissions depuis Mars ? Pour contourner ce problème, Mars dispose d’un système de relais des communications, appelé le réseau de relais de Mars, ou MRN. Il est composé de différents orbiteurs qui se déplacent actuellement autour de la planète et qui peuvent être utilisés pour capter les transmissions des missions à la surface (comme les rovers, les atterrisseurs ou, éventuellement, les personnes) et relayer ces données vers la Terre. Ce qui ne s’avère pas si simple étant donné que la planète est en rotation permanente et que tous les orbiteurs de la NASA et de l’ESA se déplacent autour d’elle. Ce n’est pas un problème si votre rover doit envoyer des communications deux fois par jour, par exemple. Mais lorsque vous devez suivre un événement spécifique à un moment précis, cela devient plus délicat.
Pour les missions avec équipage, il va sans dire que pouvoir communiquer régulièrement et de façon qualitative sera crucial. Il y aura toujours un retard pouvant atteindre 20 minutes dans les communications entre la Terre et Mars en raison de la vitesse de la lumière. Il n’y a absolument aucun moyen de contourner ce problème. Toutefois, nous pouvons mettre en place un réseau de communication permettant aux habitants de Mars de communiquer avec la Terre plus de quelques fois par jour, dans le but de disposer de communications aussi constantes que possible.
Créer un réseau capable de gérer de longs délais et des normes liées aux données utilisables par tous les vaisseaux martiens n’est pas une mince affaire. Un tel réseau de communication pourrait théoriquement être étendu pour faire plus que simplement fournir des communications de la Terre vers Mars et inversement. Il pourrait être utilisé comme système de positionnement pour faciliter la navigation sur Mars ou, moyennant quelques modifications du matériel, il pourrait également assurer les communications sur Mars.
Le second volet consiste à préparer la technologie dont nous disposons ici sur Terre. Actuellement, le DSN construit davantage d’antennes afin de pouvoir suivre le nombre toujours croissant de missions dans l’espace lointain qui sont lancées. Il utilise également les améliorations apportées aux logiciels pour automatiser davantage les processus du réseau, de sorte qu’un nombre limité d’employés puisse superviser davantage de missions. Mais la largeur de bande limitée pose un autre problème. Utiliser des fréquences plus élevées peut multiplier par 4 la bande passante en termes de bits par seconde, mais même cela ne sera pas suffisant à long terme. La prochaine étape importante dans les communications spatiales consiste à utiliser des communications optiques. Ces dernières présentent les mêmes avantages que le passage à une fréquence plus élevée, mais multiplierait par 10 la bande passante par rapport aux communications radio de pointe d’aujourd’hui. La bonne nouvelle étant que le DSN n’aura pas besoin d’un matériel entièrement nouveau pour passer aux communications optiques. Les antennes actuelles peuvent être mises à niveau pour fonctionner avec la nouvelle technologie, et les antennes nouvellement construites sont conçues pour fonctionner sur plusieurs bandes de fréquences et être capables de recevoir des transmissions optiques.
La suite ici (Georgina Torbet)