L. Bardon . – L’émergence des mondes-miroirs donnera lieu à de nouveaux types de relations spatiales et sociales. Dans ce contexte, est-il préférable de combiner des outils, des environnements et des objets virtuels dans des mondes isolés ? Des règles et des normes vont certainement émerger progressivement. Il faudra donc veiller à ce que la structure de ces mondes s’appuient sur les bons principes au gré de l’émergence d’immenses possibilités d’exploitation qu’offriront des entreprises dont les priorités et donc les intérêts sont différents.
Alors que le mois de juin touchait à sa fin, Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, a dévoilé à ses employés une nouvelle initiative ambitieuse : construire un ensemble d’expériences interconnectées tout droit sorties de la science-fiction – soit un monde connu sous le nom de Metaverse.
En janvier 2020, un essai influent de l’investisseur en capital-risque Matthew Ball a entrepris d’identifier les principales caractéristiques d’un Metaverse. Parmi celles-ci, il doit couvrir les mondes physique et virtuel, contituer une économie à part entière et offrir une « interopérabilité sans précédent » : les utilisateurs doivent pouvoir transporter leurs avatars et leurs biens d’un endroit à l’autre du Metaverse, quel que soit le gestionnaire de cette partie particulière. Il est essentiel qu’aucune entreprise ne dirige le Metaverse : il s’agira d’un « internet incarné », a déclaré M. Zuckerberg, exploité par de nombreux acteurs différents de manière décentralisée.
Alors que la réglementation des technologies stagne aux États-Unis, l’émergence d’un Metaverse florissant soulèverait des questions à la fois familières et étranges sur la manière dont l’espace virtuel est gouverné, dont son contenu serait modéré et sur l’effet de son existence sur notre perception de la réalité. Nous n’en sommes qu’à la version bidimensionnelle des plates-formes sociales ; la version 3D pourrait s’avérer beaucoup plus difficile à appréhender.
Dans le même temps, a déclaré M. Zuckerberg, le Metaverse offrira énormément de nouvelles possibilités aux créateurs et artistes individuels, aux personnes qui souhaitent travailler et posséder une maison loin des centres urbains actuels, et aux personnes qui vivent dans des endroits où les possibilités d’éducation ou de loisirs sont plus limitées.