Ce n’est – presque – pas de la science-fiction ! Il sera bientôt possible de déguster de savoureux légumes provenant de cultures lunaires ou martiennes. À l’image de Matt Damon dans « Seul sur Mars » l’idée, à première vue saugrenue, a germé dans les têtes bien faites de plusieurs scientifiques de l’Université hollandaise de Wageningen.
Dans des zones protégées reprenant presque trait pour trait les conditions de la Lune ou de Mars, les scientifiques ont déjà réussi à faire pousser plus de dix variétés de légumes : pois, tomates, seigle, roquette, radis… Leur objectif ? Etre prêt quand il faudra nourrir les premiers martiens dans un futur peut-être pas si lointain.
Les fermiers de Mars passent à l’action
Comment faire pousser des semences sur un sol lunaire ou martien ? Il vous faut tout d’abord un sol. Rien de plus simple puisque la NASA elle-même en vend. En réalité, vous achèterez de la poussière venue d’un volcan d’Hawaï, combinée à des échantillons provenant du désert américain. Cet échantillon vendu au modeste prix de 25$ possède pratiquement les mêmes propriétés que le sol de la lointaine planète rouge comme en témoignent les vrais échantillons analysés par Viking 1, une des sondes envoyées dans les confins de l’espace.
Afin de reproduire le plus fidèlement possible un champ martien, le Dr Wieger Wamelink a reproduit les conditions d’une chambre souterraine exposée à un degré d’humidité et à une température très précise. Selon lui, en raison de l’environnement hostile, les premières plantes pousseront dans des abris souterrains en bois. Les premiers tests ayant eu lieu il y a trois ans, le processus s’est grandement amélioré au rythme des découvertes réelles faites sur la planète. Ainsi la sonde Curiosity a par exemple fait avancer à pas de géant les recherches. « Aujourd’hui nous sommes très proches des conditions réelles » affirme le scientifique. Les différentes avancées ont permis de faire pousser des légumes enrichis en biomasse et vivaces, là où trois ans auparavant, seuls les épinards survivaient.
Un futur restaurant martien ?
Le temps n’est pas à encore à une production de masse ou à un repas en amoureux autour d’un dîner de l’espace. En effet, les sols contiennent des métaux lourds : plomb, arsenic, mercure ce qui rend les denrées impropres à la consommation, toxiques même. Il reste du travail. Mais l’université en charge des recherches vient de lancer une campagne de crowfunding pour faire une nouvelle expérience début avril. Cette dernière pourrait rendre les légumes comestibles. Les contributeurs seront invités à tester en avant-première les récoltes autour d’un dîner martien en compagnie de l’équipe scientifique. Envie de devenir le premier gouteur martien ?