A quoi pourrait ressembler l’éducation dans 15 ans ?

Les MOOC (Massive Open Online Course – Cours en Ligne Ouvert et Massif), c’est le nouveau mot à la mode quand on parle de l’éducation du futur. Il s’agit en fait d’un modèle de prestation de contenu pour l’apprentissage en ligne. L’idée est de donner un accès à toutes personnes désireuses de suivre un cours sans aucune limite sur le nombre de participants.

Les étudiants peuvent avoir accès à des vidéos pour les cours magistraux, télécharger des documents, participer à des discussions en ligne sur des forums et réaliser des examens. Les activités en ligne peuvent éventuellement être complétées par des « meet-ups » parmi les étudiants qui vivent dans une même région.

Les quelques MOOCs actuellement disponibles sont pour le moment fournis par des institutions d’enseignement supérieur, souvent en partenariat avec des «organisateurs» tels que Coursera, OpenClassrooms ou FUN. De plus en plus de MOOCs sont maintenant proposés directement par des écoles et universités.

Les MOOCs soulèvent aujourd’hui des questions et suscitent des débats sur la conception des programmes, les diplômes et les accès. Il s’agit d’un premier pas vers l’éducation de demain.

Le système éducatif actuel est un terreau fertile pour une révolution

Notre système éducatif aujourd’hui est vieux, discriminatoire et obsolète. Vous en doutez ? Voici deux exemples flagrants avec le fleuron des écoles d’ingénieur en France.

  1. L’Ecoles des Mines de paris, a été fondée en 1783 pour l’exploitation des mines, jusqu’alors l’industrie de haute technologie par excellence.
  2. 40% des étudiants de l’École Polytechnique viennent de seulement 2 lycées

Les lycées et les écoles primaires sont également soumis à des problèmes colossaux. Le constat est dramatique. Prenez n’importe quelle classe d’un collège: la moitié des élèves est ennuyée, l’autre moitié est perdue. Le meilleur professeur ne peut de toute façon enseigner qu’à un élève médian et sera systématiquement poussé à avancer son programme coûte que coûte. Le nombre d’élève par classe étant toujours aussi important (en 2013, le nombre moyen d’élèves par classe est de 28,9 dans le second cycle général et technologique) la personnalisation de l’éducation est simplement impossible.

Les MOOC ne constituent pas pour autant la réponse unique au futur de l’éducation

Avec le développement de l’intelligence artificielle, nous pourrons avoir un bien meilleur système éducatif. Pour cela il faudra séparer l’aspect d’apprentissage pur de l’aspect social, également extrêmement important dans l’éducation (pour apprendre aux enfants à interagir en société, et avoir les bases d’éducation civique).

Pour la partie apprentissage pur, un système applicatif doué d’une intelligence artificielle pourra comprendre les capacités de chaque élève, en prenant en considération la culture de chacun (où ils sont nés, où ils habitent, dans quelle condition ils vivent, de quel milieu ils viennent, leur journées typiques, leurs activités sportives, etc…) et fournir à chaque élève une scolarité sur mesure.

On peut imaginer également que ce système pourra prendre en compte des indicateurs qu’un professeur ne pourra même pas voir, comme la dilatation des pupilles ou les micros mouvement de la tête ou tout signe de fatigue qui permettra de poser les bonnes questions pour s’assurer que l’élevé à réellement compris: Est-ce que l’élève a vraiment compris le sujet, la question, l’exercice ou le concept exposé? Ou est-il en train de faire semblant d’avoir compris?

Combien de fois avez-vous dit à votre professeur que vous avez compris un concept alors que vous n’aviez en réalité aucune idée de quoi il parlait?

L’éducation conduit par la neuroscience et l’intelligence artificielle pourra détecter que vous n’avez pas compris et reviendra à l’endroit où vous avez perdu le fil. Vous apprendrez et comprendrez réellement et à votre rythme.

Mais la plus grande force de l’informatique et de l’intelligence artificielle est qu’il est très simple et peu chère d’étendre et d’ouvrir ce système. On pourra donc imaginer un monde où les enfants d’un multi-millionnaire de Californie et les enfants d’un fermier d’Afrique sub-Saharienne aient tout deux accès à la meilleure éducation possible.

En conséquence une grande partie des écoles et université des pays développés vont disparaître, mais celles comme Harvard ou MIT, qui auront réussi leur transition auront des millions d’étudiants.

Si on fait un parallèle avec l’accès à l’information, on peut comprendre les impacts. Aujourd’hui, Bill Gates a accès à la même quantité d’information qu’un étudiant de Mumbai et ce, grâce à internet. Cela sera encore plus vrai demain avec les projections du taux de pénétration sur internet.

(Visited 441 times, 1 visits today)
Avatar photo

Ingénieur en technologie de l'information, passionné par l'innovation et la singularité. Co-fondateur du think tank virtuel Paris Singularity.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *