Selon Martin Varsavsky, toutes les croyances actuelles relatives à la procréation sont sur le point de voler en éclat.
La première révolution sexuelle a débuté en 1960, lorsque les pillules contraceptives ont été autorisées à la vente auprès du grand public. Tout à coup il était possible de contrôler efficacement les naissances. L’émergence du contrôle des naissances a définitivement rompu le lien jusqu’ici immuable entre sexe et procréation.
La population mondiale devrait atteindre 8 milliards d’ici 2025 et 9 milliards d’ici 2050. Mais si les taux de fécondité restent les mêmes que ceux d’aujourd’hui, alors la population mondiale pourrait commencer ensuite à décliner. La procréation et la parentalité sont des expériences fondamentales profondément ancrées jusque dans notre ADN. Et si nous pouvions concevoir des enfants d’une meilleure façon qu’en ayant une relation sexuelle ?
Nos corps évoluent à l’adolescence pour être en mesure de procréer. D’un point de vue purement biologique, nous sommes faits pour avoir des enfants aux mêmes âges que nos ancêtres en 1816 ou 1016. Mais notre mode de vie a fondamentalement changé par rapport à eux. Les femmes veulent pouvoir se concentrer sur leur carrière avant d’avoir des enfants. Les gens se marient plus tard. Les couples veulent « profiter » de quelques années à 2 avant de faire des enfants. Et par dessus tout ça nous vivons bien plus longtemps que nos ancêtres. L’industrie de la FIV est en plein boom et parmi les couples y ayant recours, seuls 30% ont un bébé. Varsavsky a donc développé la méthode Prelude pour que les humains soient en mesure d’avoir des bébés tout en étant plus âgés. Sa méthode se base sur les 4 étapes suivantes :
- Préserver la fertilité en congelant les ovules et le sperme avant d’avoir 35 ans
- Créer des embryons lorsque le couple le souhaite
- Sélectionner les embryons après avoir diagnostiquer les anomalies
- N’implanter que l’embryon le plus sain dans l’utérus de la future maman
Bienvenue à Gattaca ? Varsavsky insiste sur le fait qu’il ne veut pas concevoir des bébés plus beaux ou plus intelligents mais en bonne santé, sans anomalies génétiques. Mais la frontière ne sera-t-elle pas mince avec la création de bébé ? Et si je voulais que mon enfant soit extraverti ou introverti ? Et si je pouvais choisir d’augmenter ses capacités cognitives ? Serais-je alors davantage des succès ou des échecs de mon enfant dans la vie ? Avant d’en arriver là, il demeure une question basique beaucoup plus pressante posée par les femmes de 30 à 40 ans : si différents facteurs impliquent que mon corps n’est plus en mesure de concevoir un enfant en bonne santé, suis-je prête à accepter cela ou à utiliser la technologie pour « détourner » la nature ? Une seconde révolution sexuelle qui décorrélerait totalement la procréation du sexe pourrait ne jamais advenir, mais l’utilisation croissante de la FIV et d’autres traitements de fertilité est un premier signal dans cette direction.