Nous sommes à la croisée des chemins. La quatrième révolution industrielle promet des progrès technologiques qui peuvent transformer radicalement la nature de la vie sur Terre à un rythme sans précédent. Nous sommes, par prolongement, confrontés à une série de défis critiques qui menacent de déstabiliser radicalement les sociétés et l’écologie de la planète : changement climatique accéléré, inégalité croissante, bouleversements politiques, perturbations des marchés du travail et déplacements massifs de personnes…
Il semble de plus en plus évident que si nous voulons construire un monde qui soit meilleur pour tout le monde d’ici 2030, les réformes habituelles et incrémentales ne suffiront pas. Au lieu de cela, nous devons progresser de façon exponentielle, dès maintenant. Ce qui n’est possible que si nous transformons fondamentalement nos modèles organisationnels et nos systèmes économiques traditionnels pour que ces derniers offrent une bonne qualité de vie à tous tout en protégeant la planète. Bref, une économie durable, inclusive et solide. La bonne nouvelle c’est que cette transformation est, en fait, déjà en train de s’organiser, et que nous avons maintenant la possibilité de l’accélérer.
La plupart des économies modernes sont découpées en systèmes comprenant 3 secteurs : public, privé et un 3e (par exemple, le gouvernement, les entreprises à but lucratif et les organismes à but non lucratif). Au cours des dernières décennies, ce paysage a changé. Beaucoup d’entreprises à but lucratif ont élargi leur périmètre d’intervention pour servir des objectifs sociaux et environnementaux, alors que de nombreuses organisations à but non lucratif et gouvernementales ont adopté des approches basées sur le marché pour faire progresser leurs objectifs.
En parallèle, un nouveau secteur de l’économie, un 4e, est progressivement apparu à l’intersection des trois secteurs traditionnels. Il est incarné par des organisations à but lucratif qui partagent deux caractéristiques communes. À l’instar des organismes à but non lucratif, leur objectif principal est d’améliorer la société, et, comme celles à la recherche de profits, elles génèrent une part importante de leurs revenus via des activités commerciales.
À l’heure actuelle, ce 4e secteur et l’architecture sur lequel il repose, se développent de manière organique, en temps réel, au travers de nombreux efforts non coordonnés à travers le monde. En adoptant une approche plus volontariste et coordonnée pour développer ce secteur, nous pourrions partir d’une « feuille vierge » pour concevoir et construire un nouveau système optimisé pour soutenir des solutions durables à grande échelle, inclusives et reposant sur le marché, qui répondraient aux problèmes sociaux et environnementaux. Les principes de durabilité et d’inclusivité seront intégrés à l’ADN de ce 4e secteur, de sorte qu’il ne générera pas les effets de bord négatifs qu’engendrent les entreprises traditionnelles.