Les machines défient la suprématie humaine dans un nombre croissant de domaines. L’intelligence artificielle (IA) est maintenant capable d’identifier les cancers plus précisément que les pathologistes, les algorithmes peuvent détecter des transactions financières frauduleuses en quelques millisecondes, et des systèmes robotiques peuvent choisir et emballer des produits avec une précision croissante. Chaque mois apporte une nouvelle percée.
Ces machines conduiront-elles à la décimation du marché du travail ? Il y a près de 4 ans, l’Université d’Oxford a prédit que 35% des emplois au Royaume-Uni pourraient devenir obsolètes à cause des nouvelles technologies. Un récent rapport en questionne les conclusions, en s’appuyant sur une nouvelle analyse de l’ensemble de données gouvernementales, un sondage auprès des chefs d’entreprise au Royaume-Uni et des entretiens avec des employeurs de différentes industries.
Le rapport conclut que l’IA et la robotique pourraient améliorer le marché du travail au Royaume-Uni, à condition que l’automation ait lieu selon des termes choisis et maîtrisés. Cela suppose d’intervenir tout au long du cycle de vie de la technologie. Il est notamment recommandé : aux employeurs de co-créer des stratégies d’automatisation avec leurs employés, aux entreprises technologiques de prendre le lead pour définir et porter un cadre éthique, au gouvernement d’établie des comptes de formation personnels qui permettraient la formation en continue tout au long de sa vie.
Plus important, le rapport recommande d’ouvrir un débat public sur la propriété des machines et de la façon de répartir leurs produits de manière plus équitable. Alors que pendant une grande partie de notre Histoire, nos problèmes se sont essentiellement concentrés sur la rareté de ressources, le nouvel âge de la machine pourrait nous faire entrer dans l’ère de l’abondance. La question critique est de savoir si nous aurons le courage politique et la conviction nécessaire pour partager sagement la richesse de cette ère sans précédent.
La suite ici (Benedicte Dellot)