L. Bardon . – Pendant très longtemps manger c’était survivre. Cela reste encore le cas pour 800 millions de personnes. Pour les autres, manger est devenu avec le temps plus qu’une façon instinctive de répondre à des besoins physiologiques et rester en bonne santé. Pour les chanceux que nous sommes, manger est devenu synonyme de plaisir, de goût voir d’art de vivre. Dans le futur, la nourriture va, à nouveau, jouer un nouveau rôle. Les technologies d’ingénierie génétique et de clonage peuvent et ont déjà permis de concevoir des fruits, des viandes et des légumes hybrides ne craignant ni les parasites ni les maladies. Avons-nous besoin de ces technologies ? Nous pourrions être tentés de répondre non. D’abord parce que nous produisons aujourd’hui suffisamment de nourriture pour nourrir la planète mais que nous en jetons 1/3. Ensuite parce que ces technologies posent des questions éthiques tant la crise de confiance justifiée envers les géants de l’agroalimentaire est profonde. Nous ne pouvons pas adopter un raisonnement purement mathématique. Oui nous gâchons énormément de nourriture. Nous devons en produire moins car elle n’ira de toute façon jamais nourrir les 800 millions de personnes souffrant de la faim. Nous devons aussi tenir compte de l’impact environnemental. Si nous sommes ce que nous mangeons, si nous considérons le changement de paradigme en cours, alors notre façon de nous alimenter va aussi profondément évoluer.
Le laboratoire X d’Alphabet, ancienne division de Google, a annoncé sur son blog qu’il avait officiellement baptisé son nouveau projet « Moonshot » « Mineral ». Le projet sera axé sur l’utilisation de méthodes nouvelles et inédites pour accroître la production alimentaire de façon durable. Alphabet X a également mis en place une page web présentant les objectifs du projet. Comme l’indique l’article du blog de l’équipe, pour nourrir les milliards de personnes qui devraient peupler la Terre dans les années à venir, des changements sont nécessaires dans la production alimentaire. L’équipe de Mineral suggère que ces changements impliquent l’utilisation de nouvelles approches, techniques et outils. Ces outils et techniques, disent-ils, devraient impliquer le développement de nouveaux types de matériel, de logiciels et de la manière dont ils sont construits et utilisés pour soutenir les efforts agricoles.
L’équipe de Mineral reconnaît volontiers que le travail en est encore au stade expérimental – pour l’instant, l’accent reste mis sur la recherche de nouvelles idées. Pour cela, l’équipe s’enrichit de membres issus de domaines très variés : agriculture, robotique, agriculture, intelligence artificielle et génie informatique et logiciel. Le travail initial consistera à examiner de près la manière dont les plantes poussent, ce qui n’a jamais été fait auparavant. L’équipe veut en apprendre le plus possible sur le processus, de la préparation du sol à la plantation et à la récolte.