Selon Jasanoff, notre adoption de nouvelles voies technologiques mène à une interaction complexe entre la technologie, l’éthique et les droits de la personne. Les inventions comme les pesticides ou les OGM peuvent réduire la faim, mais aussi causer des dommages inattendus aux personnes et à l’environnement. Souvent, il faut des décennies avant que nous nous rendions compte que des dommages ont été causés. Les progrès de la biotechnologie nous ont donné les outils nécessaires pour bricoler la vie elle-même, ce qui fait craindre à certains que la dignité humaine et même la nature humaine soient menacées.
Jasanoff aborde ces thèmes et d’autres encore, et remet en question l’hypothèse courante selon laquelle la technologie est une force apolitique et amorale. La technologie, comme elle le démontre magistralement, peut déformer le sens de la démocratie et de la citoyenneté si nous ne réfléchissons pas soigneusement à la manière de diriger son pouvoir plutôt que de nous laisser façonner par lui. L’éthique de l’invention est un argument audacieux en faveur d’un avenir où les sociétés travailleront ensemble, dans le cadre d’un dialogue ouvert et démocratique, pour débattre non seulement des dangers, mais surtout des promesses des technologies du futur.
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