L. Bardon . – Les économistes aiment mesurer l’innovation technologique comme la croissance de la productivité, c’est-à-dire l’impact de nouvelles choses et de nouvelles idées sur l’expansion de l’économie et sur notre richesse. Au cours des deux dernières décennies, ces chiffres ont été lamentables pour les États-Unis. Alors même que la Silicon Valley et les industries de haute technologie étaient en plein essor, la croissance de la productivité a ralenti. La dernière décennie a été particulièrement décevante, déclare John Van Reenen, un économiste du MIT qui a récemment écrit sur le problème. Au-delà de la Silicon Valley, une troisième voie émerge. Elle provient de personnes situées en Afrique du Sud, en l’Asie du Sud et en Amérique du Sud. Bien que les utilisateurs de ces régions aux ressources limitées soient confrontés à de profondes contraintes matérielles, ils sont les véritables innovateurs technologiques : faire plus avec moins, trouver des moyens de concevoir, créer et façonner des technologies pour améliorer leur vie. Les technologies ne sont pas créées uniquement pour soutenir le porte-monnaie de leurs fabricants ; elles sont guidées par des valeurs qui profitent aux communautés dans lesquelles ils vivent et à la pérennité de l’environnement naturel qui les entoure.
Dans le « 2018 Global Competitiveness Report » publié par le Forum économique mondial, l’Allemagne s’est classée première au monde en termes de capacités d’innovation, dépassant même les États-Unis. L’Allemagne est ouverte aux nouvelles idées et dispose d’un bon système de protection des droits de propriété intellectuelle. En 2018, les investissements de l’Allemagne dans la R&D ont atteint un niveau record de 105 milliards d’euros, soit 3,13 % du PIB. Parmi eux, le secteur économique a investi 72 milliards d’euros dans la R&D, soit une augmentation de près de 5 % par rapport à l’année précédente, et le gouvernement et les universités ont investi 32 milliards d’euros, soit une augmentation de près de 2 %. D’un point de vue industriel, l’industrie automobile reste le secteur qui investit le plus dans la R&D, atteignant 27 milliards d’euros. Les investissements en R&D dans les secteurs pharmaceutique, aérospatial, électronique et des communications informatiques ont connu une croissance rapide.
Depuis 2010, l’Allemagne se concentre sur des besoins sociaux pour soutenir les solutions futures et leur réalisation. En terme de stratégie de recherche et d’innovation, les stratégies liées aux hautes technologies se concentrent sur les grands défis, notamment la numérisation, la santé, le climat et l’énergie, les transports, la sécurité, l’innovation sociale et l’avenir du travail. Ces effort sont répartis en six domaines : l’économie et la société numériques, l’économie et l’énergie durables, un monde du travail innovant, un mode de vie sain, des transports intelligents et la sécurité civile.
L’innovation allemande est structurée autour d’une ingénierie systématique, couvrant les 5, 10, voire 30 prochaines années de recherche technologique. La technologie s’appuie principalement sur trois corps principaux : les universités, les instituts de recherche et les entreprises. Les universités sont positionnées dans la recherche scientifique et technologique, et d’autres sont tournées vers l’avenir et explorent des domaines scientifiques inconnus. Les instituts de recherche sont positionnés dans la recherche technologique appliquée. D’une part, les résultats de la recherche scientifique des universités sont greffés sur un domaine d’application spécifique, de manière à montrer de manière vivante la valeur d’application possible de la technologie ; d’autre part, ils adoptent généralement le mode de « recherche scientifique sous contrat » pour fournir des services de recherche technique professionnelle sur des points techniques spécifiques rencontrés par la recherche et le développement de produits de l’entreprise. Les entreprises se concentrent principalement sur l’innovation de produits orientée vers le marché, et mettent l’accent sur les risques techniques contrôlables, les coûts acceptables et les délais (périodes) prévisibles. Elles font également davantage d’assemblage de diverses technologies d’application.
La loi fondamentale allemande stipule : « La technologie et l’économie sont fondées sur l’initiative subjective, complétée par l’intervention de l’État ». Par conséquent, les décisions politiques et de gestion de l’Allemagne sont prises par des parlements et des gouvernements fédéraux et régionaux, qui sont responsables de la formulation et de la mise en œuvre des questions liées à l’éducation, à la technologie et à l’innovation. Les départements étroitement liés à l’innovation technologique sont principalement le ministère fédéral de l’éducation et de la recherche et le ministère fédéral de l’économie et de la technologie.
Si l’on devait résumer les principaux avantages des universités allemandes ce seraot que presque tous les professeurs de haut niveau ont une expérience dans un département de R&D ou même dans à la direction de grandes entreprises. Il est presque impossible d’avoir un impact plus positif pour l’intégration de l’industrie et du monde universitaire.
En Allemagne, les organismes de recherche scientifique à but non lucratif sont des institutions de recherche scientifique indépendantes gérées par le gouvernement. Ils constituent la plus importante force de recherche scientifique dans les domaines fondamentaux et frontaliers en Allemagne, et sont les principaux responsables de projets stratégiques nationaux de recherche fondamentale à long terme. Au total, il y a plus de 800 institutions de recherche financées par des fonds publics en Allemagne. En dehors des universités, les piliers du dispositif allemand de recherche scientifique sont principalement composés des quatre grands organismes de recherche. L’intégration étroite des milieux scientifiques et économiques est une caractéristique majeure de l’environnement allemand de la R&D : les plus importants d’entre eux sont les quatre principaux organismes nationaux de recherche scientifique — la Société Max Planck (MPG), l’Association Helmholtz des centres de recherche allemands (HGF), la Société Fraunhofer pour la promotion de la recherche appliquée (FhG) et l’Association Leibniz (WGL).
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