En l’espace de quelques années seulement, les géants technologiques ont commencé à refaçonner à grande échelle la nature même de l’école, en utilisant certaines des techniques qui ont transformé leurs entreprises en pilier de l’économie américaine. Ils influent sur les matières que les écoles enseignent, les outils choisis par les enseignants voir même sur les approches en terme d’apprentissage. L’implication de certains des titans les plus riches et les plus influents du 21ème siècle équivaut en réalité à une expérience éducative singulière au sein de laquelle des millions d’étudiants servent de testeurs bêta pour leurs idées.
Et ces efforts philanthropiques se multiplient si rapidement qu’ils restent encore peu visibiles du public. Pourtant, les entreprises technologiques et leurs fondateurs ont déjà déployé nombre de programmes dans les écoles publiques américaine avec relativement peu de contrepoids. Les capitaines de l’industrie américaine ont depuis longtemps utilisé leur richesse pour mettre la main sur l’éducation publique, avec des résultats durables et pas toujours bénéfiques. Aujourd’hui l’approche est néanmoins fondamentalement différente.
Certains géants technologiques testent leurs idées directement auprès des étudiants, des enseignants et des parents en utilisant les médias sociaux pour rassembler des « ambassadeurs » derrière leurs idées. Certaines entreprises cultivent également des liens avec les enseignants pour faire connaître leurs produits. Ces stratégies aident ces entreprises et leurs patrons philanthropes à influer beaucoup plus rapidement que par le passé sur les écoles publiques, en créant un réseau de partisans capable d’influencer les législateurs et les responsables de l’éducation.
Autre différence de taille : ces géants technologiques jouent un rôle pratique dans pratiquement toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement de l’éducation. Ils financent des campagnes pour influer sur la modification des règles. Ils construisent des applications éducative servant leurs objectifs. Et ils subventionnent la formation des enseignants. Cette influence transverse incarne une approche presque monopolistique de la réforme de l’éducation.
Certains s’inquiètent car au sein de la Silicon Valley, les philantropes technologiques s’attendent à ce que leurs innovations échouent 9 fois sur 10. Ce principe n’est pas et ne doit pas être transposable à l’éducation des générations futures.