Que sera le monde après le coronavirus ? 4 futurs possibles

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D’un point de vue économique, il existe quatre futurs possibles : la barbarie, un capitalisme d’État robuste, un socialisme d’État radical et une transformation en une grande société fondée sur l’entraide. Des versions de tous ces futurs sont parfaitement possibles, sinon également souhaitables.

Le coronavirus, comme le changement climatique, est en partie un problème lié à notre structure économique. Bien que ces deux problèmes semblent être des problèmes « environnementaux » ou « naturels », ils sont d’origine sociale. Le changement climatique est causé par l’absorption de chaleur par certains gaz. Mais c’est une explication très superficielle. Pour vraiment comprendre le changement climatique, nous devons étudier les raisons sociales qui nous poussent à émettre des gaz à effet de serre. De même avec COVID-19. Pour gérer les effets du virus, nous devons comprendre le comportement humain et plus largement son contexte économique. Il est beaucoup plus facile de s’attaquer à la fois à COVID-19 et au changement climatique si l’on réduit les activités économiques non essentielles.

Futur 1 : capitalisme d’Etat

Le capitalisme d’État est la réponse dominante que nous observons actuellement dans le monde entier. La société capitaliste d’État continue à considérer la valeur de l’échange comme principe fondamental de l’économie. Mais elle reconnaît que les marchés en crise ont besoin du soutien de l’État. Étant donné que de nombreux travailleurs ne peuvent pas travailler parce qu’ils sont malades et craignent pour leur vie, l’État intervient via une aide sociale étendue. Il met également en œuvre des mesures de relance keynésiennes massives en accordant des crédits et en effectuant des paiements directs aux entreprises. Ce scénario pourrait-il être une réussite ? C’est possible, mais seulement si COVID-19 s’avère contrôlable après une courte période.

Futur 2 : barbarisme

C’est le scénario le plus sombre. La barbarie pourrait être notre futur si nous continuons à nous appuyer sur la valeur de l’échange comme principe directeur et que nous refusons d’aider ceux qui sont exclus des marchés par la maladie ou le chômage. Il s’agirait d’une situation inédite. Les entreprises font faillite et les travailleurs meurent de faim parce qu’il n’y a pas de mécanismes en place pour les protéger des dures réalités du marché. Les hôpitaux ne sont pas soutenus par des mesures extraordinaires et sont donc débordés. Des gens meurent. La barbarie est finalement un état instable qui se termine par la ruine ou une transition vers un autre futur après une période de dévastation politique et sociale. Cela peut-il arriver ? Cela pourrait se produire soit par erreur pendant la pandémie, soit intentionnellement après le pic de pandémie. Ce scénario n’est pas à exclure dès lors qu’un gouvernement n’intervient pas suffisamment pendant la pire phase de la pandémie.

Futur 3 : socialisme d’Etat

Le socialisme d’État ressemble au capitalisme d’Etat, à la différence d’un changement culturel qui place rait un type de valeur différent au cœur de l’économie. C’est l’avenir auquel nous arrivons avec une extension des mesures que nous voyons actuellement en Espagne ou au Danemark. La nationalisation des hôpitaux et les paiements aux travailleurs sont considérées non pas comme des outils de protection des marchés, mais comme un moyen de protéger la vie elle-même. Dans un tel scénario, l’État intervient pour protéger les parties de l’économie qui sont essentielles à la vie : la production de nourriture, d’énergie et de logements par exemple, de sorte que les besoins fondamentaux de la vie ne soient plus soumis aux caprices du marché. Les citoyens ne dépendent plus des employeurs comme intermédiaires entre eux et les matériaux de base de la vie. Les paiements sont effectués directement à chacun et ne sont pas liés à la valeur d’échange qu’ils créent.

Si des récessions profondes se produisent et que les chaînes d’approvisionnement sont perturbées au point que la demande ne peut être sauvée par le type de politiques keynésiennes standard que nous connaissons actuellement (imprimer de l’argent, faciliter l’obtention de prêts, etc.), l’État peut prendre en charge la production. Cette approche comporte des risques ; nous devons veiller à éviter l’autoritarisme.

Futur 4 : organisation de communautés

L’émergence de communautés d’entraide est le second futur dans lequel la protection de la vie devient un principe directeur de notre économie. Mais, dans ce scénario, l’État ne joue pas un rôle déterminant. Au contraire, les individus et les petits groupes commencent à organiser l’aide et les soins au sein de leurs communautés. Des groupements de communautés capables de mobiliser des ressources importantes avec une relative rapidité. Des personnes se réunissant pour planifier des réponses régionales afin d’arrêter la propagation de la maladie et (si elles en ont les compétences) de traiter les patients. Nous savons que les réponses communautaires ont joué un rôle central dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Et nous voyons déjà les racines de cet avenir aujourd’hui dans les groupes qui organisent les paquets de soins et le soutien communautaire.

La suite ici (Simon Mair)

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