Le mot « éthique » vient du grec ancien ἠθικός (ethikos), qui vient d’un autre mot grec êthos qui signifie « caractère, disposition, habitude ». Pour Aristote, le premier à avoir utilisé le mot, l’éthique essaie d’apporter une réponse rationnelle à la question suivante : comment faire pour que les humains vivent le mieux possible, comment faire pour obtenir Eudaimonia, ce qu’Aristote appelle le bonheur ou finalement la meilleure vie possible. Quels sont les critères contemporains d’eudaimonia ? Peut-on prospérer et vivre la meilleure vie possible grâce à l’abondance, les augmentations, les mondes virtuels voir l’immortalité ? Nous n’en sommes pas encore là aujourd’hui mais l’éthique doit être « rebootée » pour que nos réponses à ces questions soient oui. Aujourd’hui les progrès exponentiels de l’informatique, la génétique, l’impression 3D, la robotique et l’intelligence artificielle sont la promesse de notre entrée dans une nouvelle ère extraordinaire : celle de l’abondance. Nous serons bientôt en mesure de satisfaire et dépasser les besoins fondamentaux de chaque homme, femme et enfant sur la planète. Mais nous ne devrions pas déléguer l’ensemble des décisions fondamentales uniquement à la technologie ou à une « superintelligence ». Nous devons nous efforcer de contribuer à l’évolution de l’Homme. Nous pouvons et nous devons combattre à la fois l’engouement et l’inertie typiques que la technologie cause. Nous pouvons et nous devons élaborer de nouvelles règles, un nouveau cadre directeur pour chacun des domaines technologiques de rupture. La technologie n’est pas éthique. Ca n’est pas son rôle. Les technologies exponentielles ne construiront pas spontanément des règles éthiques exponentielles. A nous d’agir, d’encadrer pour favoriser plutôt que d’interdir pour supprimer.
