Tôt ou tard, un robot va être en mesure de faire tout ou partie de ce que vous faites dans un cadre professionnel. En réponse à cela et à d’autres pressions, la province canadienne de l’Ontario se prépare à lancer une expérimentation du revenu de base cet été.
Concernant les modalités concrètes de fonctionnement du versement d’un revenu de base qui fonctionnerait parallèlement à l’automatisation croissante des emplois, nous sommes à la croisée de 2 chemins.
Dans le premier cas, la structure actuelle du marché de l’emploi est conservé en ralentissant artificiellement l’introduction de robots via une taxe. Ce qui préserverait aussi la façon dont les entreprises capturent les bénéfices et continuerait à faire peser sur les travailleurs la menace de l’automation pour ceux qui seraient trop exigeants. Comme cela s’est déjà produit lors du 20e siècle, de nouveaux emplois seront créés, mais ils ne constitueront pas nécessairement de meilleurs emplois. Dans ce cas, un revenu de base constituerait simplement un fil de sécurité social, pas très différent de ce qui existe aujourd’hui, mais dont les montants seraient plus importants.
Le deuxième scénario est plus radical, et implique de s’appuyer sur l’automation. Laissez les robots faire le travail et la société tirer des avantages de leur productivité continue et de la richesse qui en découlerait, reversée sous la forme d’un revenu de base. C’est l’idée maîtresse derrière le « communisme de luxe entièrement automatisé ». Les robots appartiendraient collectivement à l’État. Ils s’occuperaient de la plupart de nos besoins fondamentaux, tandis que les êtres humains feraient ce dont ils ont envie. Ce serait un monde fondamentalement différent de celui dans lequel nous vivons aujourd’hui.
Ces deux visions du futur sont possibles, mais l’une est plus probable que l’autre. Les deux vont s’affronter. Il y aura des lois, des débats et des votes. Mais nous avons pour l’instant emprunté la voie qui nous mène à plus de robots, et plus de travail. Pour continuer ce chemin, la plupart d’entre nous n’ont rien à faire. Pour choisir le second futur, celui dans lequel les robots fonctionneraient pour tous, pas seulement pour quelques privilégiés, nous allons tous devoir nous battre sans relâche. Car ce chemin menace directement les immenses bénéfices que tirent les entreprises de la main d’œuvre humaine. Ils ne vont pas aimer cela, et les politiciens qui les soutiennent idéologiquement ou financièrement non plus.