Utiliser nos données personnelles pour le bien commun

La science des données constitue un énorme potentiel à mettre au service du bien commun. Les allégations selon lesquelles Cambridge Analytica aurait obtenu des données sur des dizaines de millions de personnes sur Facebook, dans des circonstances qui font encore l’objet d’enquêtes de la part de multiples organismes de réglementation, et les aurait utilisées pour faire du ciblage politique et influencer les élections présidentielles américaines de 2016, ont conduit à un  » techlash « . La valeur du géant des médias sociaux a chuté de 60 milliards de dollars, et de nombreuses personnes ont décidé de supprimer leur compte. Comment faire pour rétablir la confiance ?

Les géants des médias sociaux doivent faire davantage que s’excuser et s’engager à améliorer les protections. Ils doivent s’adapter pour s’assurer que les données recueillies sont utilisées pour le bien commun. Une réglementation intelligente en matière de protection de la vie privée constitue une meilleure approche pour mettre un frein à l’utilisation inappropriée des données personnelles. L’Union européenne a instauré une nouvelle politique de réglementation générale en matière de protection des données, entrée en vigueur en mai et qui donne aux pays de l’UE des pouvoirs renforcés pour faire face aux violations de données. Mais il n’y a pas que la protection de la vie privée qui est en jeu.

Facebook et les autres plateformes sociales sont également des fournisseurs d’information. Ces acteurs de fait touchent nos démocraties. Ils sont donc aussi responsables de s’assurer que leurs algorithmes ne favorisent pas la désinformation à des fins « malhonnêtes ». Quid de la publicité politique micro-ciblée ? Plus globalement, ces entreprises technologiques risquent de constituer des monopoles incontrôlés dans le domaine de la transmission de données. Quelles seraient les solutions envisageables ?

D’abord, les gouvernements pourraient adopter des lois permettant aux bureaux nationaux de statistique d’accéder de manière anonyme à de vastes ensembles de données du secteur privé dans des conditions librement définies. Ensuite, il faudrait identifier et mettre en place des moyens pour mettre à disposition les données disponibles au service de l’intérêt commun. Les droits de propriété intellectuelle expirent au bout d’un certain temps : que se passerait-il si, de même, les entreprises technologiques n’étaient autorisées à utiliser les données qu’elles recueillent que pendant une période limitée, disons, 5 ans ? Les données pourraient alors revenir à une société caritative nationale qui pourrait donner accès à des chercheurs certifiés, qui seraient tenus de rendre des comptes et soumis à un examen minutieux afin de s’assurer que les données sont utilisées dans l’intérêt commun.

La suite ici (Hetan Shah)

(Visited 153 times, 1 visits today)
Avatar photo

Fondateur paris-singularity.fr👁️‍🗨️Entrepreneur social trackant les deep techs

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *