Revenu de base universel : un outil pour ne plus entraver le progrès ?

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Nous créons sans cesse des technologies pour nous libérer de millénaires de labeurs et de corvées. Bizarrement, ces technologies sont aujourd’hui utilisées pour nous faire travailler plus dur et plus longtemps. Aux Etats-Unis par exemple, la productivité n’a jamais été aussi élevée, et pourtant les américains travaillent en moyenne 50 heures par semaine alors que des économistes comme Keynes prédisaient la fin du travail d’ici 2028. C’est là que réside le principal obstacle au progrès humain, la connexion de longue date entre travail et revenu. Tant que l’accès aux “ressources” de la société est restreint à la possession et donc à l’argent, alors il faut soit être né riche soit travailler. Les emplois ne peuvent donc pas être éliminés. Pour un employé, toute tentative de suppression d’emplois doit être combattue. Pour un entrepreneur, supprimer des emplois c’est marcher en équilibre sur un fil. Le licenciement doit être à tout prix évité à moins qu’il ne soit absolument nécessaire pour la survie de l’entreprise. Il faut à tout prix éviter d’alimenter la colère de potentiels clients. Il n’est pas question d’efficacité mais de subvenir au besoin d’argent des employés.

Deux exemples récents illustrent parfaitement cela : Google qui annonce la vente de Boston Dynamics et l’annonce de Johnson & Johnson’s de l’arrêt de sa machine Sedasys.

Boston Dynamics fige toutes les peurs liées à l’automation. Les dernières vidéos montrent des robots capables de réaliser des tâches physiques que la plupart des personnes ne pensaient réalisables que dans plusieurs décennies. Elles ont donc généré des réactions très négatives et ont alimenté le spectre tout à fait légitime de l’augmentation du chômage. Or Google veut développer ses technologies sous les radars. Google ne veut pas répondre, et n’a aucun intérêt à répondre, aux questions sociétales que soulèvent de tels progrès. Pour être exact, Google voulait déjà vendre la filiale. Mais des mails ayant filtré ont bien montré les préoccupations que soulevaient la campagne de communication négative concernant la robotique avancée.

Ne plus obliger les humains à travailler devrait être considéré comme positif en terme de relation publique, pas négatif. L’humanité a donc besoin d’un outil social pour protéger les personnes “libérées” de leur travail, afin qu’ils puissent se loger, se nourrir, élever leurs enfants… sereinement. De cette façon la fin du travail ne serait plus vu comme une menace mais un objet de réjouissance.

Avez-vous déjà entendu parlé de Sedasys ? Cette machine est capable de faire le même travail qu’un anesthésiste, pour un coût 10 fois moins élevé. Elle permet donc de démonétiser et démocratiser l’accès à ce type de soins, ce qui est bénéfique pour l’Homme. Pourtant l’American Society of Anesthesiologists l’a faite interdire. Probablement pour protéger leur travail et les revenus associés. Alors progrès ou de régression ? Nous corrélons tellement travail et les revenus que, même lorsque notre labeur peut être confié à une machine, nous demandons à le conserver, nous l’exigeons même.

Les humains demandent que les machines ne fassent pas leur travail. Nous créons du travail devenu inutile.

Comment couper la corde ? Pour l’intérêt de tous ne devrions-nous pas rompre le lien entre emploi et accès aux ressources nécessaires pour vivre ? Le chômage n’est pas une maladie. L’emploi (pas le travail) est une maladie dont le médicament est l’automation. C’est le travail des machines de prendre en charge le plus de tâches humaines possibles. Ces mêmes machines permettront que chaque individu soit libre de vivre la vie qu’il souhaite : travail, loisir, connaissance, jeu, amitié, solitude… Peu importe, le but étant d’atteindre individuellement le bonheur.

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