L. Bardon . – Avec la baisse des coûts de lancement et l’ouverture de l’espace aux entreprises privées,l’espace devient le nouvel eldorado. Découvertes scientifiques, colonisation et business s’y côtoient. Ce qui change de la lutte entre les USA et l’URSS dans les années 60, outre aller sur la Lune, c’est surtout d’y rester ! L’Europe et le Japon préparent leurs bases pour les alentours de 2030, la Chine a sa préférence pour la face cachée de la lune. Quel intérêt ? Plus aucune interférence de la part de la terre et donc une meilleure capacité des radiotélescopes pour voir au confins de l’univers! Outre l’aspect scientifique de ces bases, le potentiel économique est gigantesque! Des entreprises privées s’intéressent de très prêt aux astéroïdes dopées aux métaux rares. On estime qu’un astéroïde de 500 mètres pourrait contenir plus de platine ( 29790 €/kg ) que les terriens n’en n’ont jamais extrais. Les métaux seront extrais sur place, et la précieuse cargaison transportée sur terre. Dans dix ans nous pourrions miner notre premier astéroïde d’après les experts. D’ici là il reste quelques défis. Le premier étant l’établissement de règlements clairs concernant l’exploitation des astéroïdes.
SpaceX a récemment réalisé quelque chose d’historique avec son lancement de Demo-2. Le véhicule Crew Dragon de la société est devenu le premier vaisseau spatial privé à emmener des humains en orbite – une étape importante pour la NASA, l’industrie spatiale américaine et la société elle-même. Une grande partie des médias ont déclaré que SpaceX venait de lancer une « nouvelle ère » de vols spatiaux, ouvrant la voie à la commercialisation de l’orbite terrestre basse et où les véhicules privés peuvent désormais transporter des personnes vers et depuis l’espace.
Mais jusqu’à présent, SpaceX n’a mis en place que deux missions hors NASA pour Crew Dragon (une pour Axiom Space qui envoie un astronaute formé à titre privé et trois touristes à l’ISS ; et une pour Space Adventures qui envoie quatre touristes pour un séjour de trois à cinq jours en orbite). Boeing n’en a pas encore.
Le vol spatial humain est toujours très coûteux, quelle que soit la part de votre architecture qui est réutilisable. Vous devez disposer de systèmes de survie fiables. Virgin Galactic et Blue Origin, qui ont fait du tourisme spatial une partie complète ou majeure de leurs activités, ne se sont jusqu’à présent concentrés que sur les vols suborbitaux qui durent quelques minutes et sont beaucoup moins chers. Logsdon souligne également que la préparation du seul lancement de Demo-2 a été assez importante (avions en attente dans le monde entier, navires dans l’eau tenus à l’écart de la trajectoire de lancement, préparatifs massifs au Centre spatial Kennedy). Et c’était une mission soutenue par le gouvernement ; une mission privée ne bénéficiera pas nécessairement d’autant de latitude.
Il reste donc un autre grand marché pour les vols commerciaux habités : les astronautes étrangers. SpaceX peut proposer des billets à moins de 100 millions de dollars par siège. Plusieurs pays, dont le Chili et l’Arabie saoudite, disposent de corps d’astronautes ou d’astronautes entraînés qui pourraient voler – ils n’ont tout simplement pas les engins spatiaux pour les envoyer dans l’espace. Néanmoins, SpaceX ne pourra pas envoyer n’importe qui dans l’espace. Tout accès à un système de fusée américain par un étranger nécessite l’approbation du département d’État.
SpaceX et Boeing ne sont pas les seuls acteurs à surveiller – Blue Origin sera éventuellement capable d’envoyer des humains en orbite, tout comme la Sierra Nevada Corporation. Mais selon M. Logsdon, il est peu probable que SpaceX ou quiconque puisse proposer un vol orbital pour les humains à un prix qui rapporte réellement un bénéfice.