A bord de la station spatiale internationale, 6 astronautes vivent en orbite et assistent quotidiennement à 6 levers et couchers de soleil. Si la vue est sublime, bonne chance à eux s’ils tombent malades. Aucun dispositif à bord de l’ISS ne permet de diagnostiquer une maladie, ou d’identifier les microbes responsables. Les astronautes malades doivent se contenter de décrire leurs symptômes au personnel médical sur Terre. Ils n’ont aucun moyen de déterminer si la maladie est viral, bactérienne ou autre, et donc si les antibiotiques à bord seront efficaces. Si un astronaute pouvait déchiffrer le code génétique complet de l’infection, le virus responsable et donc le traitement adéquat seraient alors identifiables. Mais jusqu’à il y a peu ce scénario semblait relever de la science fiction. Les séquenceurs étaient de la taille et du poids de micro-ondes ou de réfrigérateurs. Impossible de les embarquer à bord. Et de toute façon ils n’auraient probablement pas survécu au voyage. Grâce à une entreprise anglaise, Oxford Nanopore Technologies, cela va devenir possible. Avec le MinION les astronautes pourront également faire des expériences sur les bactéries pour étudier comment elles réagissent à la microgravité, sans avoir à « fixer » leurs échantillons le temps de les ramener sur Terre. Ils pourront aussi étudier les microbes dans l’air, l’eau et la nourriture de la station spatiale. Alors qu’un exemplaire du MinION se dirige dans l’espace, d’autres ont déjà voyagé à travers le monde. Ces petites machines et leurs dispositifs d’accompagnement vont révolutionner et démocratiser le monde de la génomique. Nous pourrions tous séquencer l’ADN de n’importe quoi, depuis un hôpital, la jungle, une classe d’école, votre salon… A moins que d’autres entreprises n’empêchent Oxford Nanopore Technologies de réussir ?
