Jusqu’à récemment, les robots étaient strictement séparés des travailleurs humains. L’émergence d’une nouvelle génération de robots est en train de changer la donne.
Prenez le robot Baxter de Rethink Robotics. Il est capable d’éviter de heurter les humains, ou de tomber si les humains le heurtent. Historiquement, les robots industriels avaient besoin d’être spécificiquement programmés pour apprendre quand Baxter peut apprendre de nouvelles tâches grâce à ses collègues.
De nouveaux modèles de robots se développent rapidement partout dans le monde. Les ventes de robots industriels augmentent de 13% tous les ans, ce qui signifie que le « taux de natalité » du robot double pratiquement tous les 5 ans. Depuis quelques années, les entreprises exportent la fabrication offshore pour bénéficier d’un bassin de travailleurs moin cher sur les marchés émergents. Les robots incarnent maintenant une autre tendance qui va induire la « réaffectation » de la production.
Les progrès sont multiples. D’abord matériels au travers de meilleurs capteurs et moins coûteux, ce qui améliorent essentiellement les capacités artificielles robotiques (yeux, bout des doigts, équilibre). Mais aussi logiciels depuis que les robots disposent de meilleurs « cerveaux ». Jusqu’ici les attentes autour de l’intelligence robotique ont toujours dépassé la réalité. Mais la donne est en train de changer au fil de l’émergence d’algorithmes d’IA dits spécialisés, dans le jeu de Go, pour filtrer les spams, ou dans la reconnaissance des visages sur vos photos Facebook par exemple. Les processeurs sont devenus plus rapides, les jeux de données beaucoup plus volumineux et les développeurs meilleurs pour concevoir des algorithmes qui s’auto-améliorent. L’IA dite faible, transforme déjà l’économie.
Historiquement, augmenter la productivité augmentent le nombre d’emplois et les salaires associés. Mais selon Brynjolfsson et McAfee ce n’est plus le cas aux États-Unis. Depuis le début du siècle, la productivité des États-Unis s’est améliorée, mais les emplois et les salaires n’ont pas suivi cette tendance. Certains économistes craignent que nous ne vivions une période de stagnation, où la demande est trop faible pour faire croître les économies, et ce même avec des taux d’intérêt égaux ou inférieurs à zéro. La technologie détruit des emplois, ça n’est pas nouveau ; il y a 200 ans, les Luddites avaient fait ce constat et décidé de détruire la dite technologie. Les progrès des robots sont plus rapides dans le domaine de la réflexion que de l’action : leurs « cerveaux » s’améliorent plus vite que leurs corps. Quel impact sur les travailleurs humains ? Pour Martin Ford, auteur de Rise Of The Robots, ce déphasage explique pourquoi les robots peuvent faire atterrir des avions et échanger des parts sur Wall Street, mais ne savent toujours pas nettoyer les toilettes. Du moins pas encore…
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