L’enceinte Alexa est maintenant distribuée partout, et est capable de contrôler plus de 85 000 produits « smart home », des téléviseurs aux sonnettes en passant par les écouteurs. Elle peut exécuter plus de 100.000 « compétences » et compter. Elle traite des milliards d’interactions par semaine, générant d’énormes quantités de données sur votre emploi du temps, vos préférences et vos allées et venues. Alexa est devenue un empire, et Amazon ne fait que commencer à l’exploiter.
Rohit Prasad, directeur scientifique en charge d’Alexa, s’est entretenu avec la MIT Technology Review et a maintenant révélé d’autres détails sur la direction qu’Alexa prendra ensuite. L’essentiel du plan consiste à faire en sorte que l’assistant vocal passe d’un mode interaction passif à un mode proactif. Plutôt que d’attendre et de répondre aux demandes, Alexa anticipera ce que l’utilisateur pourrait vouloir. L’idée est de faire d’Alexa une compagne omniprésente qui façonne et orchestre activement votre vie. Pour cela, Alexa devra apprendre à vous connaître mieux que jamais auparavant.
D’un point de vue technique, ce qui est évoqué par Prasad, à savoir combiner diverses sources de données et méthodes d’apprentissage machine pour disposer d’un raisonnement de haut niveau, est un objectif que de nombreux chercheurs en IA cherchent à atteindre depuis des décennies.
Du point de vue du consommateur, toutefois, les changements vont également avoir des répercussions importantes sur la protection de la vie privée. La vision de Prasad suppose qu’Alexa vous suivra partout, qu’elle saura ce que vous faites à tout moment et qu’elle sera l’interface principale pour coordonner votre vie. Au départ, il faut pour cela aspirer d’énormes quantités de détails intimes sur votre vie. Certains craignent qu’Amazon ne finisse par aller bien au-delà de cette ligne de base en utilisant vos données pour maximiser la personnalisation du ciblage publicataire.