Technologie sans conscience n’est que ruine de l’Homme.
Pourquoi cet article est intéressant ? L. Bardon . – Le Web3 est la prochaine évolution logique d’Internet. Elle vise à surmonter les limites liés à la propriété et au contrôle de la version actuelle dite web 2.0. Dans cette version décentralisée d’Internet, les utilisateurs pourront produire, gérer, partager et monétiser leur contenu sans intermédiaire. Dès à présent, plusieurs concepts du Web3 tels que les NFT (jetons non fongibles), les DAO (organisations autonomes décentralisées) et les jeux de type “play-to-earn” (P2E) entraînent un changement de paradigme dans les comportements des créateurs et des consommateurs. Les fondements du Web 3.0 tels que les NFT, le partage et le stockage de contenu entre pairs, les portefeuilles et les échanges décentralisés, les places de marché décentralisées et d’autres produits et services similaires seront les principaux moteurs du Metaverse.
Si vos panneaux solaires produisent plus d’énergie que ce dont vous avez besoin, vous pouvez en vendre l’excédent à EDF. Et si vous pouviez le vendre à la place à votre voisin ? Depuis plusieurs années les expérimentations d’échanges d’énergie se multiplient. En 2016, dans la President Street à Brooklyn, les panneaux solaires fleurissent sur les toits terrasses, un groupe d’ordinateurs connectés aux panneaux aggrège silencieusement des chiffres. Ils comptabilisent d’abord le nombre d’électrons générés. Puis ils écrivent ce chiffre sur une blockchain. Ce projet, conduit par la startup Transactive Grid, était la première version d’un nouveau type de marché énergétique opéré par les consommateurs qui changera la façon dont nous générons et consommons l’électricité. Transactive Grid veut permettre aux gens d’acheter et vendre de l’énergie renouvelable à ses voisins. Si Transactive peut se passer d’une autorité centrale c’est grâce à la blockchain. Elle permet de sécuriser la liste des transactions. Cette dernière est stockée sur chaque ordinateur du système et est continuellement mise à jour à chaque transaction. La liste de President Street est conçue à partir du logiciel blockchain Etherum.
La digitalisation de l’énergie est un rêve pour l’efficacité…et un cauchemar pour la sécurité. Avez-vous déjà lu Black-out de Marc Elsberg ? Dans son thriller technologique, l’auteur questionne les conséquences possibles d’un système énergétique devenu trop numérique, distribué, interconnecté, complexe et donc… vulnérable. Du jour au lendemain, l’électricité, une technologie devenue indispensable tant elle est ancrée dans nos usages quotidiens, n’est plus produite. Les alarmes des principales centrales électriques obligent les industriels à couper l’alimentation pour ne pas risquer l’incident nucléaire. Les conséquences sont désastreuses sur l’approvisionnement en nourriture, en eau, en essence… ce qui débouche sur un chaos économique et social à l’échelle mondial dont les répercussions dureront des années.
Synthèse
La convergence des objectifs de durabilité et de technologies comme la blockchain et l’IA offre des opportunités au secteur de l’énergie. En effet, la convergence de l’IA, de la technologie blockchain, de l’edge computing et de l’IoT ouvre la voie à une version plus décentralisée et collaborative de l’internet. Il existe ainsi un large éventail de possibilités d’applications du Web3 et de la technologie blockchain pour soutenir une transition énergétique devenue urgente.
La décarbonisation exige la décentralisation. La lutte contre le changement climatique a une exigence avant tout : la décarbonisation des systèmes énergétiques. Pour cela, il faut poursuivre l’électrification des économies et décentraliser les systèmes énergétiques. La blockchain, en tant que technologie de réseau décentralisé, pourrait soutenir cette démarche. Ces changements dans le système énergétique vont augmenter de façon importante le nombre de transactions, y compris les micro-transactions, qui auront lieu chaque jour entre de nombreux acteurs et actifs énergétiques.
La technologie Blockchain (un grand registre numérique et décentralisé qui conserve plusieurs copies des transactions) rend la falsification des données presque impossible. Son principal avantage, l’incorruptibilité, génère un atout précieux pour les marchés : la confiance. En outre, la technologie blockchain offre la possibilité d’utiliser des contrats intelligents, fournissant un système qui facilite les transactions automatisées fiables sans intervention humaine.
Mais Web3 et Blockchain sont encore en phase de maturation. L’une des principales critiques formulées à l’encontre de la technologie blockchain est son utilisation intensive d’énergie, et les émissions de carbone qui en résultent. Certains signes indiquent qu’il s’agit peut-être d’un problème en passe d’être résolu. Ethereum, l’une des blockchains publiques les plus en vue au monde, a récemment abordé la question des émissions de ses opérations en modifiant avec succès son mécanisme de consensus.
La réglementation joue également un rôle important. Les gouvernements et les régulateurs peuvent jouer un rôle essentiel pour encourager l’innovation. Pour libérer pleinement la prochaine révolution industrielle, les entreprises et les consommateurs doivent faire confiance aux systèmes créés par les nouvelles technologies numériques, et personne n’est mieux placé pour générer cette confiance que les gouvernements par le biais de la réglementation et de l’État de droit.
La suite ici (MIT Technology Review Insights)