Si les ordinateurs quantiques font régulièrement la une des journaux, la technologie de communication quantique est de plus en plus proche d’une mise en œuvre pratique. Afin d’en accélérer l’émergence, les chercheurs ont défini une trajectoire pour constituer un Internet quantique.
Bien que la construction d’ordinateurs quantiques capables de surpasser les ordinateurs conventionnels sur des problèmes utiles nécessitera de très grands réseaux de qubits, il n’en faut qu’une poignée pour construire des réseaux de communication utiles. Dans un article de synthèse paru dans Science, des chercheurs de l’Université de Delft, aux Pays-Bas, ont décrit les six phases du développement d’un réseau mondial d’ordinateurs quantiques connectés et ont souligné que nous nous trouvions déjà au dernier échelon de cette échelle. Les principaux avantages d’un réseau de communication quantique vis-à-vis d’un réseau conventionnel sont la vitesse et la sécurité. L’enchevêtrement permet en principe de communiquer instantanément sur des distances arbitrairement importantes. Peu importe la distance qui sépare deux qubits enchevêtrés, agir sur l’un aura un impact instantané et mesurable sur l’autre.
Néanmoins, les auteurs soulignent qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir : meilleurs moyens d’encoder, de stocker et de transmettre l’information quantique, et peut-être plus important encore, construire des équivalents quantiques des protocoles de communication Internet, ce qui fait presque entièrement défaut aujourd’hui. Mais ils sont optimistes quant à l’apparition des premiers réseaux quantiques multinœuds dans les prochaines années, ce qui permettra de tester toutes ces idées et, espérons-le, de booster le développement d’un véritable Internet quantique.
