De nouvelles technologies génétiques comme CRISPR/Cas9 et la biologie synthétique nous conduisent déjà à repenser les définitions de ce que sont la santé ou la maladie. Maintenant les patients sont aussi des personnes qui souhaiteraient faire des enfants à qui ils ne transmettraient pas leurs gènes, ou qui bénéficieraient de gènes dont eux-mêmes ne disposent pas. Et parmi ces patients se trouvent aussi des personnes infertiles. Les avancées technologiques qui se profilent pourraient offrir de nouvelles solutions.
En février 2015 le parlement britannique a autorisé la conception d’enfants héritant des gènes de 3 parents. Mais l’utilisation croissante de techniques d’édition génique comme CRISPR pourrait transformer, les animaux de ferme en utérus de substitution. George Church et ses collègues d’Harvard ont utilisé CRISPR pour supprimer les séquences ADN de rétrovirus endogènes présents dans les génomes des porcs. Cette technique transforme les tissus et organes du cochon pour qu’ils soient éligibles à la transplantation chez l’Homme. Pour atteindre cet objectif il faudra probablement modifier suffisamment le génome des porcs pour que leurs cellules ne soient pas identifiées comme étrangères. Et si des manipulations analogues pouvaient transformer les utérus de femelles porcs (ou moutons, ou tout autre grand animal domestique) pour qu’ils deviennent des environnements au sein desquels se développeraient des embryons humains. Bien sûr les obstacles sont encore nombreux. Le placenta humain a des caractéristiques uniques. Pour que les embryons humains et les foetus deviennent compatibles avec l’utérus d’une truie, ils devraient très probablement être modifiés avant implantation. Bien que le gouvernement américain ne finance pas de tels travaux, ces derniers sont réalisés ouvertement et avec enthousiasme sous l’égide d’organismes de financement privés et de fonds publics du California Institute for Regenerative Medicine.