Utopie, dystopie, cauchemar absolu pour certains, rêves pour d’autres…
Humai interpelle par ses ambitions. Humai veut fusionner intelligence artificielle et nanotechnologie pour imiter et reproduire la vie biologique. L’intelligence artificielle serait bientôt utilisée pour extraire, analyser et stocker l’ensemble de nos données biologiques, pour ensuite synthétiser notre équivalent digital. Parallèlement Humai travaille sur une application d’intelligence artificielle, Soul, qui collecterait toutes les données liées à notre comportement, notre langage, nos expressions… et ce pendant des années jusqu’à notre mort. Soul prendrait alors le relais pour « remplacer » la personne physique par son équivalent digital.
Non vous ne rêvez pas c’est bien le début du scénario du mauvais film hollywoodien Transcendance avec Johnny Depp. Impossible me direz-vous! Pourtant les mises à disposition libres de plateformes d’intelligence artificielle par Alphabet et Microsoft, la semaine dernière, devraient nous pousser à nous poser la question. Rappelez-vous : « Le futur est déjà là, il n’a simplement pas encore été distribué équitablement. » Passons outre la légitime question de la faisabilité technologique et envisageons donc l’impossible.
Humai soulève des questions éthiques vertigineuses. De quel degré de « liberté » disposeront ces avatars technologiques ? Serons-« nous » emprisonnés dans la Matrix d’Humai ? Pourra-t-on un jour modéliser notre âme et notre conscience grâce au deep-learning ? Transférer ces données dans un robot pourrait nous « ressusciter ». Matrix ou Chappie à vous de voir. Vous pourrez peut-être un jour choisir entre l’illusion éternelle d’une vie biologique émulée par une intelligence artificielle, une vie robotique ou la mort absolue.
La mort justement. Elle est aujourd’hui considérée par certains scientifiques et chercheurs comme une maladie à combattre. L’Homme n’a eu de cesse de la repousser mais de là à la vaincre un jour, cela nous paraît fou tant elle nous paraît inéluctable. S’il n’y a pas de lumière sans obscurité, peut-il y avoir une vie sans mort ? Avant d’y arriver peut-être un jour, la fin de notre vie biologique sera-t-elle suivie de notre renaissance digitale ? Ce questionnement renvoie bien sûr aux croyances religieuses actuelles et surtout futures. La frontière entre la vie biologique et la mort « absolue » va-t-elle s’estomper à mesure que le monde est dévoré par l’IT ?