En novembre 2018, China Electronics Technology Group Corporation (CETC), la plus grande entreprise chinoise d’électronique de défense, a dévoilé un prototype de radar qui, selon elle, peut détecter les avions furtifs en vol. Le radar utilise certains des phénomènes exotiques de la physique quantique pour aider à révéler l’emplacement des avions.
Ce n’est qu’une des nombreuses technologies d’inspiration quantique qui pourraient changer le visage de la guerre. En plus des aéronefs non furtifs, elles pourraient renforcer la sécurité des communications sur le champ de bataille et nuire à la capacité des sous-marins de naviguer dans les océans sans être détectés. La poursuite de ces technologies déclenche une nouvelle course à l’armement entre les États-Unis et la Chine, qui voient dans l’ère quantique naissante une occasion unique de prendre l’avantage sur son rival en matière de technologie militaire.
Les travaux du CTEC s’inscrivent dans le cadre d’un effort à long terme de la Chine pour devenir un chef de file mondial de la technologie quantique. Le pays finance généreusement de nouveaux centres de recherche quantique dans les universités et construit un centre national de recherche en sciences quantiques dont l’ouverture est prévue en 2020. Elle a déjà pris une longueur d’avance sur les États-Unis en déposant des brevets dans le domaine des communications quantiques et de la cryptographie.
L’utilisation des technologies quantiques par les militaires n’en est encore qu’à ses débuts. Rien ne garantit qu’elles fonctionneront bien à l’échelle ou dans des situations conflictuelles où la fiabilité absolue est essentielle. En cas de succèes, le cryptage quantique et le radar quantique pourraient avoir un impact particulièrement important. Le décodage et le radar ont contribué à changer le cours de la Seconde Guerre mondiale. Les communications quantiques pourraient rendre le vol de messages secrets beaucoup plus difficile, voire impossible. Le radar quantique rendrait les avions furtifs aussi visibles que les avions ordinaires.
Il est trop tôt pour dire qui de la Chine ou des États-Unis l’emportera dans la course au quantique, ou si cela mènera à une impasse de type guerre froide. Mais l’argent que la Chine investit dans la recherche quantique est un signe de sa détermination à prendre les devants.