Cela pourrait prendre des années voire des décennies avant que les interfaces neuronales et autres neurotechnologies ne fassent partie de notre vie quotidienne. Nous nous dirigeons, néanmoins, en théorie, vers un monde au sein duquel il sera possible de décoder les processus mentaux des gens et de manipuler directement les mécanismes cérébraux qui sous-tendent leurs intentions, leurs émotions et leurs décisions ; où les individus pourront communiquer par la pensée ; et où de puissants systèmes informatiques liés directement au cerveau des gens faciliteront leurs interactions avec le monde, de sorte que leurs capacités mentales et physiques seront grandement améliorées.
Les technologiques sous-jacentes pourraient révolutionner le traitement de nombreuses maladies, allant des lésions cérébrales et de la paralysie à l’épilepsie et à la schizophrénie. Mais la technologie pourrait également exacerber les inégalités sociales, et offrir aux entreprises, aux pirates, aux gouvernements ou à n’importe qui de nouveaux moyens puissants d’exploiter et de manipuler les gens. Et cela pourrait profondément modifier certaines de nos caractéristiques fondamentales : la vie privée « mentale », l’action individuelle et la compréhension des individus en tant qu’entités liées à leur corps.
Pour commencer à combler ce déficit, nous présentons ici des recommandations éthiques relatives à quatre priorités majeures :
- Vie privée et consentement
- Pouvoir et identité
- Augmentation
- Biais
Différentes nations et personnes de religions, d’ethnies et de milieux socio-économiques différents auront des besoins et des perspectives divergents. En tant que tels, les gouvernements doivent créer leurs propres organes pour arbitrer un débat ouvert impliquant des représentants de tous les secteurs de la société, et pour déterminer comment traduire ces lignes directrices en politiques, y compris en lois et règlements spécifiques.
