La définition de ce que signifie être « humain » est en train d’évoluer, tant d’un point de vue biologique que culturel. Nous acquérons sans cesse de nouvelles connaissances scientifiques. Nous avons développé de nouvelles techniques plus rapides et peu coûteuses nous permettant de manipuler nos gènes, les unités fondamentales de notre hérédité formant notre base de données biologiques. En conséquence nous sommes confrontés à une nouvelle langue, de nouvelles règles et de nouvelles réponses à toutes sortes de nouvelles questions, fondamentales. La principale étant : » Qu’est-ce que « choisir » signifie à une époque où les humains peuvent manipuler leurs propres génomes ? »
Pour Mukherjee : «Le choix pourrait être être une illusion en réalité prédéfini par nos gènes.». Qu’est-ce que le hasard dans ce cas ? Que doit-on considérer comme « normal » ? Qui serait légitime pour définir le cadre et les limites de ce que nous définissons comme étant « normal » ? Comment voulons-nous nous classer ? Quels sont les grands axes sur lesquels nous sommes d’accord pour être divisés ? Il ne s’agit pas de questions de laboratoire mais de questions sociétales fondamentales. Et les réponses pourraient même être déterminées par notre patrimoine génétique.
Si les humains veulent comprendre leurs gènes et les améliorer c’est probablement principalement pour s’émanciper de la maladie. Mais nous pourrions aussi finir par nous diviser en deux classes : ceux qui peuvent « augmenter » leurs enfants et les autres.
Alors comment éviter d’en arriver là ? Pour Mukherjee, l’antidote à notre futur est l’Histoire. Nous avons besoin d’examiner nos erreurs du passé pour les éviter. Il ajoute « Si je vous lisais la liste des personnes qui ont assisté à la première conférence sur l’eugénisme cela vous choquerait. ». Parmi ces personnes : Alexander Graham Bell et Winston Churchill.