L. Bardon . – La Chine a créé un “nouvel ordre mondial” dans des domaines technologiques tels que le développement d’infrastructures numériques critiques, l’intelligence artificielle (IA) et la collecte de données, selon un groupe de réflexion américain. La croissance de l’économie chinoise est peut-être en train de ralentir, mais ce serait une erreur de supposer que la République populaire de Chine a perdu son influence. L’énorme population du pays – près de 1,4 milliard d’habitants – offre aux chercheurs et aux jeunes entreprises de ce pays la maîtrise de ce qui pourrait être la ressource naturelle la plus précieuse à l’avenir – les données humaines – sans les restrictions en matière de confidentialité et de sécurité qui sont courantes dans une grande partie du reste du monde”. Le type de données riches que les Chinois exploitent peut être utilisé pour former l’IA à la détection de modèles utilisés dans tous les domaines, de l’éducation et de la fabrication à la vente au détail et aux applications militaires.
Pour la Chine, l’avènement de l’IA est censé être la solution miracle qui permettra de poursuivre la croissance économique et de résoudre des problèmes sociaux tels que la répartition inégale des ressources dans l’éducation et les soins de santé. Les objectifs sont ambitieux : d’ici 2025, la Chine souhaite une adoption à grande échelle de l’IA dans l’industrie, les soins de santé, l’éducation, l’agriculture et la défense nationale, et cherche à reprendre le rôle de leader mondial des États-Unis dans ce domaine d’ici 2030. À certains égards, la Chine est déjà à mi-chemin. Sa population de 1,4 milliard d’habitants et sa forte densité urbaine ont permis aux entreprises et au gouvernement de récolter d’immenses trésors de données. Cela a contribué à stimuler le développement de certaines des plus importantes start-ups d’IA au monde, telles que SenseTime et Megvii, basées à Pékin.
Toutefois, en ce qui concerne les questions sociales telles que l’éducation, les soins de santé et l’agriculture, la Chine a encore du chemin à parcourir – même si l’application de l’IA dans ces domaines est moins controversée que dans la surveillance publique. La Chine a sorti plus de 850 millions de personnes de la pauvreté au cours des quatre dernières décennies grâce à la modernisation de son économie, mais une étude de l’Université de Pékin datant de 2016 a montré qu’un tiers de la richesse de la Chine est détenu par le 1 % des ménages chinois les plus riches, alors que les 25 % les plus pauvres ne représentent que 1 % de la richesse du pays.
Une multitude d’entreprises comme Liulishuo, qui se consacre à l’éducation, la plateforme de soins de santé en ligne Ping An Good Doctor et l’acteur du commerce électronique JD.com expérimentent l’IA pour améliorer les principaux services sociaux, qui devraient tous être compatibles avec l’IA dans le cadre de la feuille de route du développement de la Chine. L’idée est que les systèmes d’IA peuvent apprendre à exploiter des quantités massives de données pour aider à réduire les inefficacités des services vitaux, en intervenant lorsque les professionnels sont rares et que la Chine continue à faire face à une population en expansion et à une distribution inégale des ressources. En Chine, environ 8 % des hôpitaux chinois – ceux qui disposent des ressources les plus importantes – ont traité plus de la moitié des consultations externes du pays en 2016. Et dans les campagnes, seul un tiers des enseignants des écoles primaires avaient un diplôme universitaire, contre deux tiers des enseignants des zones urbaines.
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