Technologie sans conscience n’est que ruine de l’Homme.
Pourquoi cet article est intéressant ? L. Bardon . – D’ici le milieu du siècle, le monde pourrait devoir éliminer jusqu’à 10 milliards de tonnes de dioxyde de carbone de l’atmosphère chaque année, pour empêcher la planète d’atteindre 2˚ C, selon l’étude des National Academies. Il est donc essentiel d’explorer toutes nos options pour y parvenir, qu’il s’agisse de fermes, d’arbres ou de machines à éliminer le carbone. Mais cela signifie aussi que ces techniques et systèmes de compensation doivent fonctionner. Bon nombre d’entreprises, de politiciens et de protecteurs de l’environnement placent les exploitations agricoles qui aspirent le carbone comme la solution climatique du moment. Des entreprises comme BP, General Mills, Kellogg, Microsoft et Shell ont rejoint des initiatives qui obligent leurs fournisseurs à adopter ces techniques ou à payer les agriculteurs qui le font pour obtenir des crédits dits de compensation. Ceux-ci permettent aux entreprises de réclamer des crédits pour le dioxyde de carbone extrait de l’atmosphère, sans réduire les émissions de leurs propres activités. En outre, plusieurs start-ups financées par du capital-risque ont mis en place des marchés de compensation des sols qui permettent aux entreprises et aux organisations à but non lucratif d’acheter des crédits aux agriculteurs. Seul hic : il y a peu de preuves que ces fermes anti-carbone fonctionnent aussi bien que promis.
Synthèse
L’océan absorbe 90% de la chaleur causée par les émissions et génère 50% de l’oxygène que nous respirons. Aujourd’hui, les cartes intelligentes et les technologies géospatiales utilisées pour l’exploration de l’espace sont mises au service d’une meilleure compréhension et protection de notre océan.
Le SIG – la technologie de renseignement géographique que les entreprises et les gouvernements utilisent pour tout, de l’atténuation des risques à la réponse aux crises, de l’analyse de marché à l’efficacité opérationnelle – s’applique également à l’océan. La logique est simple : l’océan contribue à la durabilité de la planète et de l’économie. Plus de 80 % des fonds marins ne sont toujours pas cartographiés, et pourtant, des cartes océaniques complètes seront essentielles pour endiguer les problèmes de surpêche, de destruction des habitats, de pollution et de perte de biodiversité. Depuis sa publication en 2017, la première carte des océans en 3D au monde a suscité une révolution de l’innovation dans les données liées aux océans et les solutions de durabilité. La carte numérique 3D des océans séapre les masses d’eau mondiales en 37 régions volumétriques distinctes, appelées unités marines écologiques, définies par des facteurs de santé et de rétablissement des écosystèmes : température, salinité, oxygène et niveaux de nutriments. Les scientifiques, les gestionnaires de l’environnement, les pêcheurs et les expéditeurs, ainsi que les scientifiques citoyens peuvent utiliser la carte pour naviguer et explorer virtuellement l’océan.
Les données collectées, qui arrivent en volume et en variété massive, sont transférés dans un SIG où elles sont traitée via un système d’IA qui identifie et classe rapidement les informations. Le résultat du SIG, souvent appelé intelligence géographique, se présente sous la forme de cartes intelligentes, d’analyses spatiales et de tableaux de bord en temps réel, comme ceux qui ont été utilisés dans le monde entier l’année dernière pour suivre et analyser la pandémie de coronavirus. Ces outils interactifs de visualisation des données alimentés par les SIG apportent de la clarté même aux questions les plus complexes et permettent d’orienter les décisions politiques et commerciales sur la base d’une solide compréhension de ce qui se passe actuellement et de ce qui se passera ensuite. Les zones protégées, les cartes prédictives et les plaidoyers des scientifiques ont certainement un impact sur les décisions politiques et commerciales. À cela s’ajoutent le risque climatique croissant et la pression mondiale en faveur de la responsabilité sociale. Ces incitations, et les outils SIG nécessaires pour y répondre, motivent les dirigeants à mettre en œuvre de nouvelles initiatives.
Par exemple, les compagnies maritimes s’efforcent de réduire les émissions de gaz à effet de serre en concevant des navires plus efficaces, ce qui contribue à la cause du développement durable tout en réduisant les dépenses de l’entreprise. Les industries telles que le commerce de détail et la fabrication mettent en place des principes d’économie circulaire pour récupérer ou recycler les matériaux une fois que le produit a terminé son utilisation initiale. Les entreprises d’aquaculture choisissent des emplacements de choix pour une pisciculture responsable afin de réduire la surpêche, d’encourager la restauration des écosystèmes aquatiques et de rétablir les espèces menacées.
Préoccupées par les menaces croissantes qui pèsent sur les océans, les Nations unies ont déclaré la période 2021-2030 « Décennie des sciences océaniques pour le développement durable ». Un certain nombre de projets importants de cartographie des océans sont déjà à différents stades de développement et d’exécution. Par exemple, Seabed 2030 a pour objectif ambitieux de cartographier l’ensemble des fonds marins d’ici à 2030. La carte de l’importance de la biodiversité présente des modèles d’habitat pour plus de 2 200 espèces à risque dans la zone contiguë des États-Unis, avec, en surcouche, des prédictions de l’IA quant à la viabilité des espèces en fonction des plans de développement et des facteurs environnementaux. Enfin, l’indice de santé des océans évalue chaque année la santé des océans en examinant les avantages sociaux, écologiques et économiques afin d’accélérer les progrès des politiques relatives aux océans. Ces projets aideront les entreprises socialement responsables (celles qui élaborent des solutions de durabilité en fonction des opportunités commerciales) à réaliser des bénéfices tout en préservant l’océan.
La suite ici (MIT Technology Review Insights)