Technologie sans conscience n’est que ruine de l’Homme.
Pourquoi cet article est intéressant ? L. Bardon . – Si l’argument visant à protéger la vie privée et les informations des individus est valable dans une certaine mesure, nous devons également accepter la possibilité que la vie privée devienne obsolète à l’avenir.
À mesure que des technologies telles que la réalité virtuelle, l’internet des objets, les interfaces neuronales et autres émergent et s’améliorent, la vie privée deviendra de plus en plus difficile à préserver. Plus la réalité virtuelle sera immersive et moins elle se distinguera de la réalité physique, plus les entreprises pourront recueillir de données sur les expériences des utilisateurs dans ce monde. L’internet des objets permettra aux entreprises d’accéder aux données des foyers et des villes des utilisateurs et de recueillir des informations sur les interactions des utilisateurs avec d’autres appareils connectés à l’internet. Les drones pourraient également espionner la vie quotidienne des utilisateurs. Plus la quantité de données génétiques collectées augmente, plus le potentiel d’utilisation abusive de ces informations privées par les entreprises ou les gouvernements augmente.
Notre société est de plus en plus ouverte. Nous partageons volontairement nos identités, nos intérêts, nos opinions et nos personnalités. À tel point que la tendance positive à la transparence de masse et la nécessité de protéger la vie privée semblent être en contradiction. Nombreux sont ceux qui prônent une décentralisation massive et un accès ouvert aux informations grâce à des mécanismes tels que la blockchain.
Le présent est la bêta version du futur.
Synthèse
Lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai, l’Iran, la Turquie et le Myanmar ont promis de resserrer leurs relations commerciales avec la Russie et la Chine.
L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) a été un acteur clé dans la prolifération des technologies conçues pour le contrôle social. Cette alliance économique et politique dirigée par la Chine et la Russie est rapidement devenue l’une des forces les plus importantes de la politique mondiale.
Or, des recherches montrent que la majorité des pays membres de l’OCS s’orientent rapidement vers davantage de violations des droits numériques en augmentant la surveillance numérique de masse des citoyens.
Il existe une forte corrélation entre les systèmes de gouvernance et l’état des droits numériques, les régimes autoritaires étant plus susceptibles que les régimes démocratiques d’utiliser la technologie comme un nouvel outil pour renforcer le contrôle social. Les chercheurs de Freedom House se sont efforcés de quantifier ce phénomène dans leurs rapports annuels, en notant les pays en fonction de divers facteurs, notamment la protection de la vie privée, la censure et les obstacles à l’accès à l’internet.
Mais les experts occidentaux ne s’accordent pas sur la question de savoir si la Chine est réellement en train d' »exporter l’autoritarisme numérique » de manière stratégique ou si les propagandistes américains et d’autres observateurs ont diabolisé la suprématie technologique chinoise tout en ignorant leur propre demande croissante en terme de technologies de surveillance.
Néanmoins, l’influence de la Chine en terme d’autoritarisme numérique est difficile à surestimer. Ses programmes publics et privés de crédit social, annoncés pour la première fois en 2014, collectent et regroupent des données sur les achats, les infractions au code de la route et les activités sociales des gens. Les plus grands projets de l’OCS sont généralement dirigés et financés par la Chine. La Chine a stimulé des initiatives comme le programme d’algorithmes stratégiques de Mille villes, qui encourage les gouvernements centraux à utiliser des quantités massives de données pour éclairer leurs décisions. Enfin, le commerce chinois avec les pays de l’OCS a augmenté de 26 % au cours du premier semestre 2018.
L’autoritarisme numérique ne se limite pas à des logiciels et du matériel. Il s’agit de savoir comment l’État peut utiliser la technologie pour accroître son contrôle sur ses citoyens. Les coupures d’Internet causées par des acteurs étatiques augmentent chaque année depuis dix ans. La capacité d’un État à couper l’internet est liée à l’étendue de sa propriété sur l’infrastructure internet, une marque de fabrique des régimes autoritaires comme la Chine et la Russie.
La suite ici (Tate Ryan-Mosley)