Le « déploiement progressif » de bébés génétiquement modifiés pourrait commencer avec la drépanocytose

deep tech innovation NBIC
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Image par Tú Nguyễn de Pixabay

L. Bardon . – Les recherches de Rebrikov et de He, sont très contreversées, car, contrairement aux thérapies géniques qui modifient rétroactivement les gènes des adultes pour traiter les maladies héréditaires (actuellement en voie d’être introduites en clinique), leur approche tente de modifier l’ADN germinal. Il s’agit de modifier les gènes dans le sperme, les ovules ou les embryons, ce qui entraîne des changements qui seront transmis aux générations futures. Or, une étude récente suggérant que la mutation du gène CCR5 introduite par He pourrait raccourcir l’espérance de vie des enfants met en évidence les conséquences non intentionnelles.

Dans un rapport de haut niveau publié suite à la naissance des premiers bébés CRISPR en Chine en 2018, les scientifiques affirment que la prochaine utilisation médicale de cette technologie devrait être étroitement limitée aux futurs parents qui ne peuvent pas avoir d’enfant en bonne santé, comme les couples qui ont tous deux la drépanocytose.

Depuis le développement de CRISPR, les scientifiques espèrent pouvoir autoréguler l’utilisation de cette technologie et éviter les interdictions légales. Mais cette approche a connu un revers en novembre 2018, après qu’un scientifique chinois peu connu, He Jiankui, ait déclaré qu’il avait pris les devants et modifié les gènes des embryons jumeaux pour rendre les bébés filles résistantes au VIH. Largement dénoncé, puis condamné à trois ans de prison pour avoir enfreint les règles médicales, il a mis les dirigeants scientifiques dans l’embarras.

L’utilisation « sûre » de CRISPR dans les cliniques de reproduction nécessitera des améliorations techniques. L’une d’entre elles consiste à distinguer les embryons normaux des embryons malades, même lorsqu’ils sont constitués d’une seule cellule, afin que les premiers ne soient pas « inutilement » modifiés et amenés à terme. Il faut également des méthodes d’édition plus précises, capables de reproduire les séquences exactes d’ADN trouvées chez les personnes en bonne santé. On ne sait pas encore si les futurs fabricants de bébés ou les gouvernements tiendront compte de ces recommandations. Mais de nombreux pays interdisent déjà la création d’êtres humains génétiquement modifiés, quel que soit leur but : la procédure est interdite aux États-Unis et dans au moins 66 autres pays, selon les résultats d’une enquête non publiée de Françoise Baylis, bioéthicienne à l’université Dalhousie, au Canada. Sur plus de 100 pays dont elle a passé en revue les lois et règlements, seule une poignée autoriserait l’utilisation de cette technologie.

La suite ici (Antonio Regalado)

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