L. Bardon . – En 2017, le robot Sophia se voyait accorder la citoyenneté saoudienne. Cette annonce faisait suite à l’engagement du Royaume-Uni d’investir 500 milliards de dollars pour construire une nouvelle ville alimentée par la robotique et les énergies renouvelables. Un des concepts les plus honorables pour un être humain, être citoyen et tout ce qui l’accompagne, a été donné à une machine. Ce coup marketing a fait émerger des préoccupations sociales et éthiques que nous ne sommes pas encore prêts à gérer. Nous ne disposons pas encore des mécanismes pour nous assurer que ces systèmes intelligents se comportent toujours de manière éthique et conforme à nos valeurs morales, ou pour nous protéger contre eux s’ils choisissaient d’effectuer une mauvaise action avec des conséquences catastrophiques.
Depuis son inauguration en 2016, Sophia, le robot humanoïde, est devenu une sorte de célébrité. Les discours de la machine, ses tweets et même une récente interview de Will Smith sont devenus viraux. Aujourd’hui, la société qui a développé Sohpia, Hanson Robotics, prévoit de produire des robots en masse d’ici la fin de l’année. Comme le rapporte Reuters, leurs plans coïncident avec une augmentation de l’utilisation de la robotique dans le contexte de la pandémie. La société Hanson Robotics, basée à Hong Kong, a déclaré que quatre modèles, dont Sophia, commenceront à être produits en masse au cours du premier semestre 2021.
Cela coïncide avec une augmentation de l’automatisation documentée dans le monde entier, les technologies robotiques étant utilisées pour permettre l’exécution des tâches quotidiennes dans un contexte de restriction de la distance sociale. Hanson Robotics ne fonde pas tous ses espoirs sur Sophia : elle lance cette année un nouveau robot appelé Grace, développé spécifiquement pour le secteur de la santé. Bien entendu, Hanson n’est pas la seule entreprise à avoir lancé des robots très en vue ces derniers mois et années. Le robot Pepper de SoftBank Robotics, par exemple, a récemment été déployé pour détecter les personnes qui ne portaient pas de masque. L’artiste-robot Ai-Da, de l’université d’Oxford, a vendu pour plus d’un million de dollars
Même avant la pandémie, un rapport de la Fédération internationale de robotique soulignait le fait que les ventes mondiales de robots de service professionnel avaient augmenté de 32 % pour atteindre 11,2 milliards de dollars entre 2018 et 2019.