L. Bardon . – La sélection naturelle est un créateur extrêmement ingénieux, modulant les espèces pour les adapter au mieux à leur environnement. Les roboticiens ne se contentent donc pas de scruter les formes de la nature, mais aussi les comportements comme ceux des fourmis par exemple. C’est en travaillant en équipe que les fourmis peuvent réaliser d’incroyables prouesses d’ingénierie. Les ingénieurs de SRI International dans la Silicon Valley imitent ce comportement collectif avec des microbots qui se déplacent sur un champ magnétique. Certains déposent de la colle et d’autres ajoutent des tiges pour construire des treillis impressionnants, dont la structure est plus solide que l’impression 3D. Pendant ce temps des startups comme Boston Dynamics mettent en ligne des vidéos folles de robots humanoïdes comme Atlas faisant des backflips, SpotMini à 4 pattes qui ouvre des portes et combat des hommes armés de bâtons, ou Handle se promenant en déplaçant des caisses grâce à un bras. L’entreprise commence à afficher ses ambitions alors que le SpotMini à 4 pattes approche de sa sortie commerciale. Mais malgré les progrès récents liés à l’IA, les robots demeurent encore peu « intelligents » et peu adaptables.
Ces dernières années, des scientifiques et des ingénieurs ont mis au point des robots destinés à l’exécution de tâches répétitives. Parallèlement, Disney Research a mis au point des robots semblables à des humains, dotés de capacités allant de l’exécution de cascades à des interactions oculaires étranges. Disney Research a récemment publié un article dévoilant l’humanoïde Audio-Animatronic doté d’un regard réaliste et interactif.
Dans la vidéo, le robot joue un personnage spécifique – celui d’un homme âgé lisant un livre. Malgré le déclin de son audition et de sa vue, il est constamment distrait par les personnes qui passent devant lui ou le saluent. Il jette fréquemment des regards sur les mouvements des gens ou pose un regard désapprobateur lorsque les gens entrent dans son espace personnel. Il simule également par le regard la reconnaissance de personnes qu’il connaît.
En utilisant l’architecture de subsomption, grâce à la technologie utilisée avec l’IA et les robots depuis les années 1980, les chercheurs ont superposé des couches de mouvements pour simuler la respiration et le clignotement. Des mécanismes ont également été conçus pour imiter les comportements de l’attention humaine, comme la réponse à des stimuli.
Le système comprend également un score de curiosité pour chaque personne qui devient visible dans son champ de vision. Le robot choisit alors parmi quatre états le comportement adapté comme réponse, à savoir lire, regarder, s’engager ou accuser réception. Outre le moteur de sélection des comportements, il existe également une base de données des personnes, ou guestbase, qui font partie de la scène et constituent une sorte de mémoire à court terme. La base de données des invités contient les points tridimensionnels d’une personne, les enregistrements des personnes d’intérêt pour la familiarité et les propriétés spéciales de chaque invité.