L’ère de la numérisation des données constitue un espoir pour le milliard de personnes dans le monde qui sont invisibles

Image par Bessi de Pixabay

La capacité d’exercer bon nombre de nos droits et privilèges les plus fondamentaux (voter, conduire, posséder des biens et voyager) exige des renseignements normalisés pour déterminer qui est éligible à quoi. L’ère de la numérisation des données constitue un espoir pour le milliard de personnes dans le monde qui ne disposent pas de telles informations. L’incapacité de fournir de tels renseignements de base est un obstacle à la stabilité, à la prospérité et aux opportunités. Les personnes invisibles sont exclues de l’économie, incapables de voter, de voyager ou d’accéder aux prestations médicales et d’éducation.

Dans ce contexte, la richesse de l’enregistrement numérique fourni par nos smartphones et autres capteurs pourrait devenir un outil puissant pour le bien, à condition que les risques soient exposés. Ces gadgets, qui sont devenus essentiels à notre vie sociale et économique, laissent une piste de données qui, pour beaucoup d’entre nous, est la matière première qui alimente ce que Shoshana Zuboff de Harvard appelle le « capitalisme de surveillance ». Mais que se passerait-il si les citoyens pouvaient exploiter le pouvoir de ces données pour qu’elles deviennent visibles aux yeux des contrôleurs administratifs et qu’ils aient accès aux droits et privilèges auxquels ils ont droit ? Leur piste virtuelle pourrait alors être convertie en preuve de faits physiques.

Cela commence à se produire. En Inde, les habitants des bidonvilles utilisent pour la première fois les données de localisation des smartphones pour se placer sur les cartes de la ville et déclarer leurs adresses pour recevoir du courrier et s’inscrire à des services d’identification gouvernementaux. En Tanzanie, les citoyens utilisent leur historique de paiement mobile pour établir leur cote de crédit et accéder à des services financiers plus traditionnels. Et en Europe et aux États-Unis, les conducteurs d’Uber se battent pour obtenir leurs données de covoiturage afin de plaider en faveur des prestations d’emploi. Aucun de ces points de données individuels n’est déterminant, mais ensemble, ils tissent une riche mosaïque de preuves. Dans les endroits où il n’existe pas d’autre document, ou lorsque le document a été détruit par un conflit ou une catastrophe, cette preuve numérique peut changer la vie.

La question cruciale, bien sûr, est de savoir comment équilibrer les risques entre un État de surveillance et le pouvoir de fournir des services et de protéger les droits fondamentaux. En termes plus simples, ce n’est pas comme si ceux qui voulaient utiliser leurs données à bon escient voulaient sacrifier leur vie privée ; ils veulent le pouvoir de se contrôler eux-mêmes, plutôt que d’être à la merci des géants de l’entreprise et des organismes gouvernementaux. La réponse réside, du moins en partie, dans l’habilitation des gens à utiliser leurs propres données pour prouver des faits vitaux sur eux-mêmes, défendre leurs propres intérêts et promouvoir leurs propres objectifs.

La suite ici (Anne-Marie Slaughter & Yuliya Panfil)

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