Technologie sans conscience n’est que ruine de l’Homme.
Pourquoi cet article est intéressant ? L. Bardon . – Apple n’a pas inventé le lecteur mp3. Apple n’a pas non plus inventé le smartphone mais a produit le premier du genre pour lequel des millions de personnes ont fait la queue toute une nuit. Apple n’inventera pas non plus les premières lunettes de réalité augmentée (cf. les Google Gass qui datent de 2013!). Apple inventera-t-il bientôt LA paire de lunettes de réalité augmentée iconique que tout le monde s’arrachera ? Depuis des années, Apple dépose des brevets concernant la réalité augmentée et la réalité virtuelle, acquiert des startups dans ce domaine et engage des experts du Jet Propulsion Laboratory, de Magic Leap, d’Oculus et d’autres. Au moins 1 000 personnes y travailleraient chez Apple. Des dizaines et des dizaines de prototypes ont déjà probablement réalisé par ces ingénieurs. Le buzz « Metaverse » va-t-il créer le parfait time to market pour qu’Apple, une nouvelle fois bluffe prochainement le monde via un produit révolutionnaire en terme d’usages ?
Synthèse
La « réalité augmentée as a service » constitue l’un des sous-segments les plus prometteurs de la réalité augmentée. Également connues sous le nom de modules de réalité augmentée, ces technologies visent à démocratiser l’accès aux capacités avancées de réalité augmentée pour les développeurs. Avec pour effet secondaire de faire progresser la réalité augmentée de façon globale en s’appuyant sur le collectif. Niantic est la dernière entreprise à s’engager dans cette voie. Bien qu’elle soit surtout connue pour son grand succès Pokémon Go, son véritable destin pourrait être celui d’une plateforme de réalité augmentée.
Niantic Lightshi transforme ainsi l’architecture de Pokémon Go en une plateforme sur laquelle d’autres peuvent créer des expériences de réalité augmentée géospatiales. Et le moment pourrait être bien choisi, car la réalité augmentée géolocale pourrait déboucher sur une Metaverse en réalité augmentée. Si ce dernier est souvent abordé en termes de réalité virtuelle ou de jeux multijoueurs, son équivalent en réalité augmentée se matérialisera par des expériences de réalité augmentée géoréférencées.
Lightship regroupe l’architecture et les capacités testées de Pokémon Go dans un moteur de création d’expériences géospatiales de réalité augmentée. Cela prend spécifiquement la forme d’un SDK ouvert. Plus précisément, il s’agit d’un kit de développement de réalité augmentée, ou ARDK. Sous cette forme, Lightship permettra aux développeurs d’applications de créer des expériences sur l’infrastructure que Niantic a passé des années à construire à la dure. Cela comprend des éléments tels que la mise à l’échelle en fonction du comportement des utilisateurs, la maîtrise de la cartographie, l’intelligence de l’emplacement, la conception de l’interface utilisateur et les mécanismes de jeu.
Un autre avantage de l’ARDK pourrait être celui qui n’est pas mentionné ci-dessus : l’échelle. Le monde est vaste et les cartes spatiales éloignées pourraient nécessiter une approche fédérée. En abaissant les barrières pour les développeurs, Lightship pourrait engendrer un cloud de la réalité augmenté collectif qui se développe au fil du temps. Dans l’ensemble, cela contribuera à la vision de Niantic d’une « réalité augmentée à l’échelle de la planète ». L’idée est d’avoir des interactions significatives avec le monde réel à l’échelle mondiale. Et cela s’appliquera de manière importante au-delà du jeu géospatial – y compris les cas d’utilisation potentiels pour l’interaction sociale et la découverte locale.
Pour en revenir au concept de « réalité augmentée as a service », la valeur de Lightship réside dans sa position de facilitateur et d’accélérateur de l’adoption de la réalité augmentée. Mais surtout, elle y parvient d’une manière analogue à l’un des plus grands outils que le monde de la technologie ait jamais connu : Amazon Web Services (AWS).
