Que cache la ruée internationale vers la rédaction de règles éthiques sur l’IA ?

Image parGerd Altmann de Pixabay

La Chine est le dernier pays à avoir publié le mois dernier un ensemble de  » normes éthiques  » pour le développement de l’IA, ce qui pourrait être relativement étonnant en considérant le programme de surveillance étatique bien documenté de l’IA, et les approches suspectes en matière de vie privée et de droits humains. Mais compte tenu de l’afflux récent de lignes directrices sur l’IA, il se peut fort bien qu’elle ait été motivée par le désir de ne pas être laissée de côté dans la conversation. La semaine précédente, l’OCDE, soutenue par les États-Unis, a publié ses propres « principes directeurs » pour l’industrie, et en avril dernier, l’UE a publié des « lignes directrices éthiques ».

Le langage de la plupart de ces documents est assez abstrait et visiblement similaire. Il fait largement appel à des idéaux comme la responsabilisation, la responsabilité et la transparence. Dans l’ensemble, cependant, on pourrait s’étonner qu’il n’y ait pas plus de désaccords entre trois blocs aux attitudes très divergentes en matière de technologie, de réglementation et d’économie. Il est fort probable que ce ne soient que les premières salves de ce qui s’avérera être un débat de longue haleine. Le diable se situera dans les détails.

L’UE semble avoir un coup d’avance, étant la première à publier ses lignes directrices et ayant déjà mis en œuvre la réglementation la plus complète du monde en matière de données, le GDPR. Mais son manque de poids lourds dans l’industrie va rendre difficile de conserver cette avance.

Le Forum économique mondial, qui a récemment été l’hôte d’un événement créé pour trouver un terrain d’entente entre divers intervenants du monde entier, tente d’assumer le rôle d’arbitre impartial. Néanmoins, la présence omniprésente de chefs de file de l’industrie à des postes de conseillers et de dirigeants complexifie l’incarnation de ce rôle.

A contrario, exclure l’industrie du processus d’établissement des règles qui régissent l’IA de façon juste et équitable n’est manifestement pas réaliste parce que ce sont eux qui détiennent l’expertise. Il faudra donc des investissements publics plus concertés dans la recherche et l’élaboration des politiques, et des efforts pour limiter l’influence des grandes entreprises dans l’établissement des règles qui régiront l’IA.

La suite ici (Edd Gent)

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