Hiroshi Ishiguro construit des androïdes, des répliques humaines belles, réalistes, qu’il utilise dans un cadre académique pour comprendre les mécanismes d’interactions entre les personnes. Mais sa véritable quête consiste à démêler la nature de la connexion elle-même. Produire un robot qui ressemble, bouge et parle comme un humain demeure un rêve au-delà de notre portée. Parce que pour recréer la présence humaine, nous devons en savoir plus sur nous-mêmes ; sur tous ces signaux et micromouvements qui déclenchent notre empathie, nous mettent à l’aise, et gagnent notre confiance. Un jour, nous pourrions réussir à créer une intelligence artificielle (IA) générale, mais pourquoi choisirions-nous d’interagir avec elle ?
Ishiguro considère que puisque nous sommes « câblés » pour interagir et placer notre foi dans les humains, plus nous serons en mesure de fabriquer des robots ressemblant aux humains, plus nous serons disposés à partager nos vies avec lui. Ses équipes sont à l’avant-garde d’un nouveau domaine de recherche appelé interaction homme-robot.
Il s’agit d’une discipline hybride à la croisée de l’ingénierie, de l’IA, de la psychologie sociale et des sciences cognitives. Elle cherche à comprendre pourquoi et quand nous sommes prêts à interagir avec, et peut-être même à ressentir de l’affection pour, une machine. Et avec chaque androïde qu’il produit, Ishiguro estime qu’il est de plus en plus proche de trouver les clés de la confiance entre homme et machine.