Pourquoi cet article est intéressant ? L. Bardon . – Depuis bientôt 40 ans et le NavLab de la Carnegie Mellong University, les voitures autonomes deviennent une chimère de plus en plus réaliste. Maintenant que les premiers véhicules véritablement sans conducteur sont sur la route se pose la question des bénéfices. Par exemple, ceux qui n’avaient pas les moyens de se déplacer pourront le faire, et ceux qui ne pouvaient pas conduire auront maintenant un moyen fiable de se déplacer. Mais la révolution ne se limitera pas à déplacer les gens mais également les marchandises. Ce qui pourrait avoir des répercussions sur les commerces de proximité, les restaurants, le divertissement, les soins de santé etc… La technologie de conduite autonome transformera le monde de façon tellement spectaculaire qu’il est impossible de le prévoir aujourd’hui.
Que deviendra le business model des géants de l’industrie automobile comme Ford et Toyota si le véhicule propriétaire devient obsolète ? Si vous ne vous posez pas encore ces questions, sachez qu’eux planchent sur ce sujet sérieusement depuis des années. Des grands noms de l’automobile expérimentent de nouveaux modèles : la vente de voitures est remplacée par la proposition de services de mobilité par exemple
Pour mieux comprendre et gérer le déploiement des voitures autonomes, il convient de s’abstraire du mythe selon lequel les ordinateurs conduiront comme les humains, mais mieux. Nous conduisons en discutant avec les autres. Lorsque nous conduisons, nous savons que les autres sur la route ne sont pas des objets passifs à éviter, mais des agents actifs avec lesquels nous devons interagir et qui, nous l’espérons, partagent notre compréhension des règles de la route. Les voitures autonomes, en revanche, négocient la route d’une manière totalement différente, en s’appuyant dans la plupart des cas sur une combinaison de cartes numériques haute définition, de GPS et de capteurs lidar. Les avions et les oiseaux volent, mais ce serait une mauvaise idée de concevoir un avion comme s’il n’était qu’un oiseau amélioré. Jusqu’à présent, c’est aux entreprises de voitures autonomes qu’il revenait de décider de la manière de se faire connaître. Ce manque de normalisation va créer la confusion et mettre en péril la confiance du public.
Le présent est la bêta version du futur.
Synthèse
Uber a signé un accord multimarchés de 10 ans avec Motional, une joint venture entre Hyundai et Aptiv, pour déployer des véhicules autonomes sur ses plateformes de transport et de livraison. Les véhicules autonomes transporteront à la fois des passagers et des articles à livrer pour Uber et sa division Uber Eats. Motional exploite également un service de taxi autonome à Las Vegas avec Lyft, le principal concurrent d’Uber. Les détails concernant le service à venir sont encore rares. Les entreprises ont déclaré qu’elles prévoyaient un lancement dans plusieurs villes des États-Unis, mais n’ont pas voulu révéler quels marchés étaient visés en premier.
L’accord représente une sorte de retour aux sources pour les ambitions d’Uber après une période tumultueuse pour l’entreprise. Travis Kalanick, le premier PDG d’Uber, considérait les véhicules autonomes comme un investissement essentiel, voire existentiel. Il prédisait que la technologie de véhicules autonomes ferait baisser le coût d’une course Uber à tel point que ce mode de transport serait moins chers que les transports urbains.
En 2018, une voiture autonome Uber qui embarquait un « chauffeur de sécurité » sur le siège avant a vaitheurté et tué une femme qui traversait la rue de nuit à Tempe, en Arizona. Le National Transportation Safety Board a finalement réparti la responsabilité entre Uber, le chauffeur, la victime et l’État de l’Arizona dans un rapport cinglant qui a également pris à partie le gouvernement fédéral pour ne pas avoir correctement réglementé l’industrie.
La suite ici (Andrew J. Hawkins)
