L. Bardon . – En 2013, Mosa Meat, une entreprise hollandaise, servait le premier burger de laboratoire pour la modique somme de 330 000$. 3 ans plus tard l’entreprise produisait de la viande à 45$ la livre. A mesure que la technologie progresse, les coûts continuent de diminuer. En 2019, des astronautes à bord de la Station spatiale internationale prouvaient avec succès qu’il était possible de produire du bœuf de laboratoire même dans des conditions extrêmement hostiles, en l’occurrence en microgravité. Cette preuve de concept pourrait conduire à la production de viande à haute teneur en protéines à la demande dans certains des environnements les plus durs de la planète, permettant un accès immédiat à la nutrition, même au sein de populations éloignées. Fin 2020, le premier produit de viande cultivé en laboratoire a reçu le feu vert pour être vendu et consommé par des humains. Les autorités de Singapour ont accordé à Just, une start-up basée à San Francisco, le droit de vendre au public du poulet d’élevage sous forme de nuggets de poulet. Just travaillait avec les régulateurs depuis deux ans et a reçu l’approbation officielle le 26 novembre.
La société israélienne « Future Meat Technologies » a ouvert la première installation au monde destinée à produire à grande échelle de la viande cultivée en laboratoire. Bien que l’entreprise n’ait pas communiqué le coût estimé d’un burger, elle affirme que l’installation pourra produire 500 kilogrammes de viande par jour, ce qui correspond à environ 5 000 burgers.
Bien que le coût de production reste un mystère, le site Web de Future Meat indique que l’entreprise produit déjà des poitrines de poulet de culture à 3,90 $ l’unité, ce qui est un record de prix dans l’industrie. Le prix de 3,90 dollars est encore assez élevé et devra baisser considérablement pour être compétitif par rapport à la viande issue de l’élevage industriel. Néanmoins, on est loin du burger à 330 000 dollars d’il y a quelques années et les coûts continueront à baisser à mesure que la technologie arrivera à maturité.
Future Meat a l’intention de commencer à proposer ses produits dans les restaurants américains d’ici la fin de l’année prochaine, mais elle doit d’abord obtenir l’approbation de la FDA. En plus de cette approbation, l’opinion publique est un autre obstacle que la société et ses concurrents devront franchir avant de connaître un succès généralisé ; pour chaque personne opposée à l’élevage industriel, il y a une personne qui est dégoûtée à l’idée d’une viande cultivée dans un bioréacteur. Amener ces consommateurs à considérer favorablement la viande de culture sera une question d’éducation, de goût/texture par rapport à la « vraie viande », et de compétitivité des coûts.
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