En avril dernier, Facebook annonçait que 60 ingénieurs travaillaient sur un appareil portatif capable de lire vos pensées et de les traduire en statuts Facebook. Et Neuralink d’Elon Musk, dévoilée en mars, ambitionne de développer un implant, mais au lieu de simplement retranscrire vos pensées, l’entreprise veut que vous les partagiez instantanément avec quelqu’un d’autre disposant d’un implant neuronal.
Les interfaces neuronales sont plutôt conçues pour doper notre cerveau en le liant à des objets extérieurs au corps humain. Les dernières recherches émergentes ont déjà montré que nous consultons en moyenne nos téléphones toutes les 15 minutes, faisant craindre aux chercheurs que notre niveau d’attention soit dissolu, même en l’absence de téléphone. Dans le cadre d’un futur où nous serions tous dotés d’une interface neuronale, nous ne ferons, au sens littéral, plus qu’un avec nos appareils, voir même nous ne ferons plus qu’un les uns avec les autres si les bio-ingénieurs surmontent les craintes que la liaison de nos cerveaux ne crée un méta-esprit humain piratable. Mais avant que cette question gigantesque n’émerge, nous pourrons contrôler les thermostats et conduire des voitures simplement en y pensant, ce qui représente selon les experts un tournant majeur dans l’évolution de l’Homme.
Le cerveau humain est câblé pour interagir avec d’autres personnes. Mais parfois, des objets « spéciaux » sont traités de la même façon par le cerveau. Lorsque vous êtes trop attaché à quelque chose pour le jeter, votre cerveau mobilise les mêmes zones que pour interagir avec des personnes. Lorsque nous serons en mesure de contrôler un objet via un système neurologique plutôt que nos mains, il devriendra donc littéralement une partie de nous. Nous commencerons alors à effacer les limites entre objet et identité humaine pour de bon.
La question la plus plus profonde qui demeure est relative à la volonté de lier entre eux des cerveaux, c’est-à-dire les pensées et les souvenirs d’autres personnes. Dans un scénario optimiste dans le cadre duquel nous aurions mis en place tous les pare-feu et filtres nécessaires pour que nous puissions, en toute sérénité, ne partager que les choses que nous voulons échanger. Quant à la version dystopique…