Les États-Unis ont longtemps été considérés comme le champion mondial de la médecine de précision, à l’origine de la plupart des recherches qui ont d’abord permis de décrypter notre génome il y a environ quinze ans. Cela change au fil des investissements lourds consentis par la Chine et de son effort pour faire converger intelligence artificielle (IA) et nouvelles technologies génétiques. Cette combinaison des données manipulées par l’IA et de la génomique pourrait permettre aux chercheurs de synthétiser des médicaments dits de précision en levant les mystères entourant les réactions de nos corps aux produits chimiques, virus et environnements. Si la Chine s’impose comme nouveau leader de la médecine de précision, les États-Unis doivent anticiper ce que cette concurrence signifie en termes de propriété de l’innovation médicale et de protection des données personnelles pour rester leader. Quelle nation sera la première à posséder et les brevets des traitements contre le cancer et les thérapies indispensables à notre avenir ? Les politiques scientifiques et la diplomatie peuvent-elles encourager les efforts de recherche collaborative américo-chinois ? Les enjeux sont aussi élevés en terme de biosécurité. Comment favoriser une collaboration qui impliquerait un dialogue entre les États-Unis et la Chine concernant des normes et des valeurs sur le partage et la protection des données personnelles ? Dans les sciences de la vie et la génomique, la réponse nécessitera une créativité et une anticipation pour construire des pratiques collaboratives là où il est plus simple de façonner des murs.
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