Si nous considérons que le rôle de l’éducation consiste à donner les clés du bonheur à nos enfants au travers de compétences et de valeurs pour qu’ils comprennent mieux le monde, alors comment les armer pour les préparer à un futur que nous ne pouvons pas imaginer ? Avons-nous même besoin d’apprendre par coeur des connaissances dans un monde fait d’Alexa et de Siri ? Est-ce que l’agilité ne devient pas plus plus précieuse que l’acquisition de connaissances ? Nous avons priorisé l’acquisition de connaissances autour de ce que nous supposons que la société jugerait le plus « digne ». Pendant une grande partie de notre Histoire, la connaissance prenait ses racines dans la théologie : il s’agissait d’expliquer le monde d’une manière surnaturelle, et dériger la bonté comme un principe. La révolution industrielle a révélé un vaste écart avec cette façon d’appréhender le monde vis-à-vis d’un modèle centré sur la maximisation du retour sur investissement dans un environnement axé sur la production. Ces dernières années, nous avons considéré les mathématiques, la lecture et l’écriture comme éléments de base ; comme les meilleurs leviers de notre travail pour produire de la valeur.
Un enfant de 5 ans rentrera sur le marché du travail en 2030, dans un monde si incompréhensible qu’il nous faut ré-imaginer les fondements même de l’éducation. L’enseignement du chinois peut mieux préparer les enfants au futur, mais est-ce essentiel dans un monde où Google translate vous permettra de communiquer avec n’importe qui dans le monde ? Beaucoup de parents pensent qu’enseigner aux enfants à coder est la solution, mais les logiciels ne seront-ils pas écrits par d’autres logiciels ? Notre vision du futur doit intégrer plus d’imagination. Il est stupéfiant de constater à quel point le monde a changé et l’éducation si peu.
La scolarité actuelle semble obsolète. Nous accordons la priorité à l’acquistion de la connaissance par-dessus tout. Elle est testée via des examens. Les meilleurs à l’école sont ceux qui peuvent se souvenir plus facilement des informations. Ce qui était assez utile jusqu’à maintenant, où l’information est immédiate, partout et abondante. Dans un monde où les « fake news » sont légion, avoir des opinions personnelles, critiquer, évaluer et comprendre que les facettes d’une histoire ; ces compétences sont beaucoup plus essentielles que de simplement enregistrer de l’information, l’absorber les choses et de la réstituer, comme un robot. Pour les enfants qui grandissent aujourd’hui, nous vivons dans un monde où nous externalisons les connaissances et les compétences sur Internet.
Savoir bien écrire n’est pas une perte de temps quand nous interagissons de plus en plus via nos voix ou des claviers, mais est-ce toujours une priorité ? Les mathématiques et sa logique sont essentielles, mais peut-être devrions-nous plutôt les envisager sous un angle philosophique. L’éducation du futur doit être refondée non pas sous la question du « quoi supprimer », mais plutôt du « sur quoi se recentrer ».
Et si nous commencions par déterminer 5 attributs clés à développer, des valeurs « cœur » de ce que nous sommes. Il s’agit d’une approche à l’envers pour développer des personnes robustes, heureuses et équilibrées adaptées au futur.
- Relationnel
- Curiosité
- Agilité
- Créativité
- Empathie
Apprendre aux enfants à « coder » m’a toujours semblé stupide en effet, sauf juste une dose pour comprendre ce dont il retourne.
En informatique, c’est _modéliser_ qu’il faut apprendre, discipline bien difficile à vrai dire, et n’ayant pas atteint sa maturité – si elle doit l’atteindre un jour !