Technologie sans conscience n’est que ruine de l’Homme.
Pourquoi cet article est intéressant ? L. Bardon . – Si le débat sur le Web3 (et sur les crypto-monnaies et les NFT) est si vif, c’est en partie parce que nous n’en sommes qu’au début. Bien que les débats autour de la définition soient encore d’actualité, l’idée de décentralisation ou de redistribution est au cœur de ce concept. Or, la clé de cette décentralisation c’est la technologie blockchain (qui crée des registres d’enregistrement publiquement visibles et vérifiables, accessibles à tous et partout). La promesse essentielle du Web3 réside dans le déplacement de la dynamique du pouvoir détenu par des entités technologiques géantes. Dans ce nouveau monde, la valeur générée par le web sera partagée entre beaucoup plus d’utilisateurs, plus d’entreprises et plus de services, avec une interopérabilité nettement améliorée. Dans le web3 la création d’une communauté précède la création d’un produit. Le NFT est le préalable à l’accès au programme de fidélisation. Le client devient parfois un « actionnaire » qui interagit de plus en plus au sein de mondes numériques et virtuels. Les marques vont donc devoir inventer un nouveau type de relation omnicanale.
Pour beaucoup, l’idée d’un Metaverse “ouvert” exige l’utilisation de la technologie de la blockchain. Pour d’autres, c’est absurde. Une base de données décentralisée n’est pas nécessaire pour prouver ou gérer la propriété d’un bien. La blockchain n’est pas non plus nécessaire pour transférer de l’argent de manière sûre et rapide (Alipay et PayPal transfèrent des milliards de dollars par jour via des réseaux purement numériques). En outre, les blockchains présentent aujourd’hui de nombreux défauts importants, spécifiquement en raison de leur décentralisation : frais de “gaz” coûteux, lenteur, consommation d’énergie… Ces défauts sont si importants que presque toutes les plateformes NFT stockent autant qu’elles le peuvent les informations (par exemple, les comptes d’utilisateurs, les informations relatives aux cartes de crédit, les photos de profil) sur des bases de données centralisées, plutôt que sur la blockchain.
Outre les caractéristiques passionnantes de la blockchain, cette technologie est également considérée comme dangereuse pour l’environnement, principalement en raison de sa forte consommation énergétique. Pourtant, la part d’énergie renouvelable utilisée dans le minage est supérieure à 78 %, et l’énergie hydroélectrique est également en train de devenir la principale source d’énergie pour le bitcoin. En outre, les mineurs de crypto-monnaies évitent le gaspillage de l’énergie renouvelable inutilisée en utilisant le surplus d’électricité provenant des centrales électriques. Par ailleurs, contrairement aux services financiers traditionnels, au sein desquels une tierce partie fiabilise l’échange et le transfert d’actifs, les actifs de la blockchain appartiennent aux utilisateurs et sont transférés par eux sans aucun intermédiaire. Les mécanismes de consensus comme Proof of Stake (PoS) permettent à des tiers d’être impliqués dans le processus, contrairement au fonctionnement de Proof of Work (PoW). Le mécanisme de consensus Proof of Stake (PoS) consomme moins d’énergie en raison de la faible puissance de calcul requise par rapport au PoW. Il serait moins consommateur en énergie car il utiliserait un algorithme aléatoire qui sélectionne les mineurs détenant un pourcentage plus important de jetons.
Le présent est la bêta version du futur.
Synthèse
Les opportunités liées au Metaverse, au web3 et à l’écosystème crypto sont prometteutes. Comme pour la plupart des transformations, on ne sait pas combien de temps il faudra pour qu’elles se concrétisent ou quand l’adoption massive atteindra un point de basculement. Mais je pense qu’il faut se lancer et commencer à expérimenter, de réfléchir à ce qui convient à l’entreprise et à la marque pour identifier les opportunités, qu’il s’agisse de l’acquisition ou de la fidélisation de la clientèle ou même de la vente de nouveaux produits. Il ne s’agira pas d’un moment décisif pour l’activité de quiconque en 2022. Mais d’ici quelques années cela pourrait être le cas.
Nous avons donc déjà investi dans une poignée d’entreprises B2B au cours des 18 derniers mois. Un grand nombre d’entre elles n’ont pas été annoncées. Mais nous pensons que l’évolution vers le Web3 peut permettre aux entreprises d’adopter une position de leader en matière de communauté, d’empowerment, voire même en terme de stratégie produit.
Jusqu’à présent, les NFT représente une grande partie de l’actualité liée au web3 avec la confusion que cela entraîne sur la façon dont l’écosystème fonctionne voir même sur l’utilité de cette transformation. Pour améliorer l’adoption, nosu avons maintenant besoin de plus de cas d’usage réels et de moins de frictions dans la façon de prendre le train en marche.