Deloitte a ce qu’il appelle un « cursus d’apprentissage ». Le cabinet international d’audit et de services professionnels embauche des milliers d’employés sortis d’écoles dans l’espoir que la plupart travaillent dur, puis partent après avoir acquis des compétences commercialisables. L’entreprise, comme beaucoup d’autres, ressemble à une pyramide, avec beaucoup plus d’employés débutants que de personnes expérimentés ou expertes. Cette structure a du sens quand il y a beaucoup de tâches ingrates et à faible valeur ajoutée à effectuer. Dans le cadre de l’audit d’une entreprise, par exemple, les employés de Deloitte passent en revue des centaines de contrats « manuellement ».
Aujourd’hui, Deloitte dispose d’une technologie capable de numériser et d’examiner des milliers de contrats, une année entière de travail humain, en seulement une heure.
Comme Deloitte s’appuie davantage sur l’intelligence artificielle (IA), il ne sera pas obligatoirement nécessaire que les jeunes employés effectuent les tâches ingrates qui avaient vocation à les former. De plus en plus, la structure de l’entreprise ressemblera à celle d’un diamant. Il faudra toujours que des travailleurs humains analysent les résultats obtenus par les machines et prennentldes décisions qui échappent à l’IA. Ce besoin majeur incombera aux employés de niveau intermédiaire qui ont assez d’expérience pour arbitrer.
Voici tout le problème, selon Engelbert : « Où [ces employés de niveau intermédiaire] vont-ils acquérir cette expérience et ce jugement ? C’est probablement la première chose dont je m’inquiète au fur et à mesure que nous modifions notre modèle. »