Technologie sans conscience n’est que ruine de l’Homme.
Peut-être que oui, peut-être que non.
Peut-être que oui. Depuis covid-19, les mondes et activités virtuels ne sont plus réservés aux joueurs ou aux adolescents. Des millions de personnes, autrefois sceptiques, sont des nouveaux venus dans les mondes virtuels. Mais ce n’est rien comparé à l’impact d’un changement de génération.
Pendant les premières années qui ont suivi la sortie de l’iPad, il était courant de lire des articles de presse ou de voir des vidéos YouTube à propos de jeunes enfants essayant de faire « glisser » les pages des livres au lieu de les tourner ; comme sur un écran tactile. Aujourd’hui, ces bébés sont des adolescents.
Aujourd’hui, grâce aux mondes virtuels, ils :
- construisent,
- collaborent,
- s’expriment,
- apprennent,
- et se socialisent en permanence.
Dans quelques années, ils seront devenus adultes et chefs d’entreprise. D’ici là, les mondes virtuels se seront développés. Leur ergonomie se sera améliorée. Ils auront une visiblité et une valeur bien supérieures.
Cette transformation est déjà en marche : certains adolescents demandent des skins Fortnite à leurs parents comme cadeau d’anniversaire.
Demain, ils préféreront peut-être s’acheter un nouveau skin pour leur avatar dans un Metaverse que d’acheter un nouveau pantalon Levis dont ils n’ont pas vraiment besoin (et ses milliers de kilomètres de voyage avant d’atteindre le consommateur, sans compter la quantité d’eau nécessaire et l’âge de ceux qui la produisent).
Mais d’un autre côté… Considérons un événement récent comme une alerte : un ingénieur de Google a affirmé considéré qu’un chatbot a une âme. Je crains que le Metaverse ne soit rempli d’agents artificiels contrôlés par l’IA qui ressemblent à des humains et agissent comme tels. Ils auront accès à nos données : nos intérêts personnels, nos croyances, nos habitudes, tout en surveillant notre état émotionnel en lisant nos expressions faciales et nos inflexions vocales.
Ils auront donc plus de capacités de ciblage, pour le compte d’annonceurs payants sans que nous nous rendions compte qu’ils ne sont pas réels.
Car des expériences récentes montrent déjà que les visages humains synthétiques sont devenus si convaincants qu’ils trompent même les observateurs expérimentés…
Comparativement à aujourd’hui, cet agent artificiel sera donc encore plus puissant dans le Metaverse pour nous engager, et donc nous pousser à toujours plus consommer.
Le présent est la bêta version du futur.