Technologie sans conscience n’est que ruine de l’Homme.
Pourquoi cet article est intéressant ? L. Bardon . – Les nazis considéraient que la clé de la domination du monde résidait dans leur capacité à communiquer de façon secrète. Ils mirent donc au point une technologie, la machine électromécanique Enigma, utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce système fut considéré comme « incassable » jusqu’à ce qu’un jeune mathématicien britannique du nom d’Alan Turing réalise que le signal pouvait être décrypté s’il pouvait créer une machine qui lui permettrait d’essayer systématiquement des milliers de combinaisons de touches. Il a ainsi mis au point le premier ordinateur du monde. Quelques décennies plus tard, une technologie appelée cryptage quantique rend le fantasme d’une communication parfaitement sécurisée réaliste. L’adoption de cette technologie pourrait marquer la fin de la fraude en ligne, du vol d’identité, des tentatives de piratage et d’écoute électronique. A contrario, le cryptage quantique pourrait aussi permettre aux terroristes et aux criminels de communiquer dans le plus grand secret, et aux gouvernements de cacher leurs secrets sans que personne ne s’en aperçoive. Dans un monde où le cryptage serait incassable, toute communication électronique humaine pourrait devenir entièrement privée, avec des conséquences bonnes ou mauvaises en termes de cybersécurité.
Synthèse
Alors qu’ils s’efforcent de faire face au danger immédiat que représentent les pirates informatiques, les responsables du gouvernement américain se préparent à une autre menace, à plus long terme : les attaquants pour collecter dès aujourd’hui des données sensibles et cryptées dans l’espoir de pouvoir les décrypter dans le futur. Cette menace provient des ordinateurs quantiques, dont le fonctionnement est très différent de celui des ordinateurs classiques que nous utilisons aujourd’hui. Bien que les ordinateurs quantiques n’en soient qu’à leurs débuts, qu’ils soient incroyablement coûteux et qu’ils posent de nombreux problèmes, les responsables affirment que les efforts visant à protéger le pays contre ce danger à long terme doivent commencer dès maintenant.
Face à cette stratégie « récolter maintenant et décrypter plus tard », les responsables tentent de développer et de déployer de nouveaux algorithmes de cryptage pour protéger les secrets contre une nouvelle catégorie de machines puissantes. Cela inclut le ministère de la sécurité intérieure, qui affirme mener une transition longue et difficile vers ce que l’on appelle la cryptographie post-quantique.
Les experts estiment qu’il faudra encore une décennie voire plus avant que les ordinateurs quantiques ne soient capables d’accomplir quoi que ce soit d’utile, mais avec l’argent qui afflue dans ce domaine en Chine et aux États-Unis, la course est lancée pour y parvenir – et pour concevoir de meilleures protections contre les attaques quantiques.
La suite ici (Patrick Howell O’Neill)
