L’emploi au Brésil sous le “joug” de Whatsapp ?

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Image par Gerd Altmann de Pixabay

Technologie sans conscience n’est que ruine de l’Homme.

Pourquoi cet article est intéressant ?  L. Bardon . – Au lendemain du scandale de Cambridge Analytica, il est devenu plus difficile de comprendre ce qui se passe sur Facebook et Twitter. Prétendant être motivées par des préoccupations relatives à la protection de la vie privée des utilisateurs, les plateformes de médias sociaux ont incorporé des pratiques anti-scraping, augmenté les restrictions sur l’accessibilité des données grâce à leurs interfaces accessibles au public (appelées interfaces de programmation d’applications ou API), et déployé des outils de suivi publicitaire qui sont sujets aux bugs. Ensemble, ces changements rendent en réalité plus difficile que jamais l’identification d’activités peu recommandables, comme les ” comportements inauthentiques coordonnés “, les actes de violence et la désinformation. Avec des implications très concrètes. En 2019 par exemple, les élections générales en Inde avaient été qualifiées des ”premières élections WhatsApp”. Précédemment, des référendums au Nigéria et au Brésil avaient aussi été qualifiés d’”élections WhatsApp”. L’analyse post-mortem suggérant que l’application regorgeait de messages politiques manipulateurs, et donc véhiculant de la désinformation. Aux Etats-Unis même, la FTC cherche maintenant à forcer Facebook à vendre Instagram et Whatsapp. En décembre dernier, Facebook était ainsi confrontée à des actions en justice déposées en parallèle : l’une par la Federal Trade Commission, l’autre par une coalition de 46 États, plus Guam et le district de Columbia. 


Synthèse

Une modification de la configuration du réseau interne de Facebook a interrompu les services du géant d’Internet pendant six heures, y compris l’accès à WhatsApp. Or, Facebook et WhatsApp sont les plateformes en ligne les plus populaires au Brésil. 59% pour cent de la population possède un compte Facebook et 66 % utilisent WhatsApp, ce qui fait de ces services une sorte d’infrastructure essentielle pour le pays.

Le Brésil ne dispose pas d’une infrastructure de télécommunications et d’une part de marché concurrentielle qui rendrait les services de communication abordables. D’autre part l’application gratuite permet aux utilisateurs brésiliens de contourner les services de messagerie onéreux. L’application est devenue particulièrement vitale pour les travailleurs informels, qui dépendent de ce service gratuit pour gérer leurs horaires de travail, facturer leurs clients et vendre leurs produits.

Selon l’Institut brésilien de géographie et de statistique, 34,7 millions de personnes au Brésil travaillent dans l’économie “officieuse” du pays, sans avoir la sécurité de l’emploi. Pendant la pandémie, le nombre de ces travailleurs informels a augmenté de 40 % en raison de l’aggravation de la crise économique au Brésil. Le commerce électronique s’étend également aux ventes ponctuelles de produits artisanaux et à un large éventail de travaux moins facilement classables.

Une fois que la panne de WhatsApp a été réparée, les travailleurs dont les moyens de subsistance ont été perturbés se sont précipités pour rattraper le temps et l’argent perdus. Il n’y a aucune garantie qu’il n’y aura pas d’autre panne, alors que 34,7 millions de personnes dépendent de ce service pour gagner leur vie. Quitter la plateforme n’est donc pas vraiment une option.

La suite ici (Nicole Froio)

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